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Regards sur les pôles
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19 mai 2007

SAGA !160 ans sans perdre le fil

Depuis cinq générations, Thuasne déroule les rubans de sa croissance patrimoniale. Avec lucidité et réalisme.

Thuasne a connu son heure de gloire dans les années 1920 avec Suzanne Lenglen. Six fois vainqueur du tournoi de Wimbledon et des Internationaux de France, la joueuse française, qui fut à l’origine d’une révolution vestimentaire dans le tennis, avait l’habitude d’enserrer ses cheveux avec un bandeau fabriqué par l’entreprise textile stéphanoise.

Une tradition d’excellence

Avant de s’établir à Saint-Étienne, Thuasne s’est développée dans à partir d’un négoce de rubans fondé par Auguste Cattaert en 1847. Son fils Gustave racheta en 1881 une manufacture de bretelles, jarretières et jarretelles, et de caoutchouc pour chaussures, créée en 1868 par Elie Paillart à Quevauvillers, toujours dans usine fut détruite pas un incendie en 1913.

Entre temps, Maurice Thuasne, neveu de Gustave Cattaert, avait repris en 1910 une usine de textile étroit dans le quartier de la Jomayère  à Saint-Étienne. L’entreprise picarde entretenait depuis longtemps des relations d’affaires avec la capitale française de la rubanerie. M. Thuasne décida d’y transférer toutes ses activités de production après la première guerre mondiale, Saint-Étienne étant aussi le fief de nombreux fabricants de métiers à tisser, renommé pour la qualité de son acier trempé.

Au tournant de la deuxième guerre mondiale, Maurice Thuasne orienta l’activité de l’entreprise familiale vers le textile médical, les bandages et les bandes de contention. En 1935, était lancée la bande élastique biflex, le must de la gamme de Thuasne. “Un choix visionnaire et courageux” pour Elisabeth Ducottet, sa petite-fille à la direction du groupe depuis 1991.
Chaque génération a marqué l’histoire de l’entreprise que Mme Ducottet préfère qualifier de “patrimoniale” plutôt que familiale, selon la terminologie du mouvement présidé par Yvon Gattaz, auquel adhère Thuasne. De fil en ruban, cette société de négoce, puis de sous-traitance, s’est transformée sans se renier. Elle fabrique aujourd’hui des produits finis (genouillères, chevillères...) à haute valeur ajoutée, conçus sur la base d’études médicales et scientifiques. Spécialisée dans l’insuffisance veineuse et la traumatologie, elle revendique toute sa place dans l’industrie textile de santé, et se positionne sur un nouveau créneau. Elle a développé en moins de six mois une micro-filière de masques de protection notamment contre la grippe aviaire, dans l’usine de sa filiale Filatexor à Heyrieux (Isère).

“Thuasne a développé une vraie tradition d’excellence”, souligne Elisabeth Ducottet. Le groupe dépose une vingtaine de brevets par an. Trente personnes sont dédiées à la recherche à Saint-Étienne. D’autres équipes spécialisées sont rattachées à ses filiales allemande et néerlandaise. Thuasne est présente dans trois pôles de compétitivité issus de la région : Techtera, Sporaltec et Minalogic par l’intermédiaire de la plate-forme expérimentale de diffusion des micro et nanotechnologies Métis (Bourgoin-Jallieu), avec pour ambition de concevoir des textiles médicaux intelligents. “Le textile a tout intérêt à se rapprocher d’autres secteurs comme l’automobile”, estime Elisabeth Ducottet, convaincue “qu’il faut aller vers des pôles multi-sectoriels, transversaux.”

Treize filiales et quatre usines à l’étranger

Depuis 1991, Thuasne est engagée dans une “internationalisation à marche forcée”. Après l’allemand Zimmermann, le groupe stéphanois a racheté le néerlandais Vihome et l’espagnol Cenorto en 2000, puis une société suédoise en 2006, et vient de créer une petite unité de production spécialisée dans les vêtements pour grands brûlés en Algérie. Il dispose de treize filiales, majoritairement européennes, de trois usines en Allemagne et en Europe de l’Est, ainsi que de trente distributeurs exclusifs au Japon et aux États-Unis.

“Pendant quinze ans, nous avons eu le temps et les moyens d’investir en Europe”, explique Elisabeth Ducottet qui défend le modèle des entreprises patrimoniales garant d’une “grande régularité économique”, non soumis à la pression d’actionnaires mouvants. “Nous avons une obligation sur le moyen et le long terme”, précise cette chef d’entreprise qui a appris son métier auprès de son père, depuis sa plus tendre enfance. Sur la route des vacances, il n’oubliait pas de visiter ses clients pharmaciens.

“La pérennité de la société est mon souci quotidien. Quand on investit dans une entreprise comme la nôtre, c’est dans la durée”, observe la patronne de Thuasne. Depuis quelques années, elle mise sur les équipements de maintien à domicile. Ces activités représentent déjà 20 % de ses 100 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Vincent Charbonnier

Voir:

http://www.brefonline.com/numeroERA_affichearticle.asp?idA=3105

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