Biotechnologies végétales : pour une agriculture respectueuse de l’environnement

Par Pierre MELQUIOT

Une alliance trilatérale entre la France, l’Allemagne et l’Espagne va être signée pour le développement des nouvelles technologies végétales, dans le domaine génomique, des biotechnologies végétales, et l’implantation d’une bioéconomie fondée sur la connaissance en Europe. Le programme de recherche trilatéral mis en place aujourd’hui entre la France, l’Allemagne et l’Espagne a pour ambition de sélectionner et développer dans des espèces cultivées plus performantes et plus respectueuses de l’environnement et produisant plus et mieux.

Une réunion trilatérale France Allemagne Espagne se tient ce mardi à Paris, à l’initiative du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR, France), de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR, France), du Bundesministerium für Bildung und Forschung (BMBF, Allemagne) et du Ministerio de Educación Y Ciencia (MEC, Espagne), pour le lancement de nouveaux projets de recherche en coopération dans le domaine de la génomique et des biotechnologies végétales, des recherches permettant de metre au point des espèces cultives plus respectueuses de l’environnement.

Cette réunion a pour but de renforcer une recherche de pointe dans ce secteur de l’utilisation des sciences végétales et des biotechnologies afin d’accroître la compétitivité européenne et d’asseoir une bioéconomie fondée sur la connaissance en Europe.

Elle regroupe des scientifiques des secteurs public et privé, les grands organismes de recherche, des industriels, les ministères de la recherche et les agences de  financement de la recherche dans les trois pays. Elle se base sur l’existence dans ces trois pays de programmes nationaux de génomique végétale, Génoplante en France, GABI (Genomanalyse im Biologischen System PflanzeI) en Allemagne et Invegen (Asociación para el Fomento de la Investigación y el Desarrollo Tecnológico en Genómica Vegetal) en Espagne et sur l’expérience d’une coopération bi et trilatérale en recherche existant entre ces pays depuis 1999.

Pour le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, il s’agit aujourd’hui d’intensifier cette politique de partenariat en instaurant un nouveau programme trilatéral mais ouvert à d’autres partenaires de l’Union européenne. Trois secteurs émergents, les bioénergies, les biomatériaux et l’alimentation ont besoin de plantes cultivées plus robustes, plus saines, plus compétitives comme sources de nouveaux composés utiles, dans le cadre d’une agriculture durable.
La France, l’Allemagne et l’Espagne ont également signé ce jour un « Memorandum of Understanding » précisant les termes de leur coopération en recherche sur la génomique et les biotechnologies végétales pour la période 2008-2014. Cet accord prévoit que trois appels à projets co-financés par les trois pays seront successivement lancés, chacun pour une durée de trois ans.

S’agissant de la France, la nouveauté dans ce secteur de recherche consiste à l’adosser solidement aux pôles de compétitivité mis en place par le gouvernement en 2005, en particulier les pôles « Industries et Agroressources » (IAR, Picardie-Champagne-Ardennes), « Industrie et Pin maritime du Futur » (Aquitaine), « Vegepolys » (Pays de la Loire) Pour mémoire,  les pôles de compétitivité ont vocation à développer des projets très innovants, pilotés par les entreprises associées dans le pôle et soutenus par l’Etat.

Cette stratégie devrait permettre de renforcer encore le partenariat public-privé, pilier de cette coopération scientifique entre les trois pays, qui visent à une « bioéconomie fondée sur la connaissance », estimée à 1,6 milliards d’euros par an en Europe. il s’avère déterminant  de développer cette bioéconomie en créant les plantes nouvelles qui permettront à l’Europe de relever les grands défis du XXIème siècle, le changement climatique, les besoins alimentaires ou en énergie, notamment.
Les plantes constituent la principale ressource renouvelable pour l’homme car elles fournissent non seulement des produits alimentaires, mais aussi des agromatériaux importants comme les fibres et le bois, ainsi que de l’énergie avec les huiles et les bio-carburants. L’essor formidable de la génomique végétale (connaissances sur les génomes des plantes modèles et cultivées) au cours de ces dix dernières années a déjà révolutionné les méthodes de la sélection en gagnant beaucoup en précision et en vitesses de développement.

De nouveaux horizons s’ouvrent chaque jour grâce aux biotechnologies : Fabrication de plastiques biodégradables, de plantes vaccinales ; Remplacement des énergies fossiles par des énergies renouvelables dérivées de la biomasse, telles que les biofuels ; Réduction de la dépendance de l’Europe vis-à-vis de ses importations, telles que celles de soja ; Augmentation des rendements pour faire face à la diminution de la surface des terres arables ; Mise en place d’une agriculture durable plus respectueuse de l’environnement, s’agissant notamment de pollutions des sols et d’une meilleure gestion des ressources en eau.

Le programme de recherche trilatéral mis en place aujourd’hui entre la France, l’Allemagne et l’Espagne a pour ambition de sélectionner et développer dans les domaines précités des espèces cultivées plus performantes et plus respectueuses de l’environnement et produisant plus et mieux. Il vise des objectifs scientifiques de niveau international très ambitieux mais aussi très prometteurs en termes économiques, environnementaux et sociétaux.

Voir: http://www.actualites-news-environnement.com/11606-biotechnologies-vegetales-agriculture-environnement.html