Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Regards sur les pôles
Regards sur les pôles
Publicité
Regards sur les pôles
Visiteurs
Depuis la création 304 837
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
22 décembre 2007

Pôles de compétitivité : Des clusters difficiles à cerner

La plupart des pôles de compétitivité sont de facto antérieurs à leur labellisation officielle, et sont ancrés dans des territoires qui ne correspondent pas forcément aux découpages administratifs existants. Un état de fait qui a conduit hier les participants au colloque sur « la politique des clusters » a s’interroger sur l’efficacité des politiques mises en œuvre à l’échelle locale pour accompagner les pôles et sur les retombées réelles de ceux-ci pour l’économie des régions.

Que ce soit dans le domaine académique, avec les pôles de recherche et d’enseignement supérieur (Pres), ou dans l’industrie, avec les pôles de compétitivité, les « clusters » sont au cœur des politiques de l’innovation en France. Ces regroupements géographiques de laboratoires, centres de formation et entreprises, inspirés des « succes story » américaines de la Silicon Valley et de la route 128, doivent stimuler localement la recherche et l’innovation par la mise en réseau de leurs participants.
En France, l’initiative lancée en 2002 de créer des pôles de compétitivité était « un souffle nouveau pour la politique d’aménagement du territoire, qui visait à préparer les régions à la compétition mondiale et européenne. A une époque où les inquiétudes sur la mondialisation et les délocalisations se faisaient de plus en plus pressantes, nous avons estimé que c’est par la proximité que l’on résoudra un problème qui n’a peut-être pas de solution au niveau national  », explique Nicolas Jacquet (1), directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP) et ancien délégué à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (Datar).

Biovalley : un cluster pour trois pays

La création effective des pôles en 2005 répondait donc à une double problématique de politique industrielle et d’aménagement du territoire.
Mais peut-on créer ex-nihilo un pôle de compétitivité pour dynamiser un territoire ? « Les pôles de compétitivité préexistaient souvent de facto à leur labellisation, et leur contour ne correspond pas forcément à une circonscription politico-administrative  », rappelle Jean-Alain Héraud, économiste à l’université Louis-Pasteur (ULP) de Strasbourg, lors du colloque sur « la politique des clusters » organisé hier par le Centre interdisciplinaire de recherche comparative en sciences sociales (CIR) de Paris.
Le pôle de compétitivité alsacien auquel l’ULP est associée, « innovation thérapeutique », est la meilleure preuve que le territoire d’un pôle ne coïncide pas forcément avec celui d’une circonscription.
En effet, « innovation thérapeutique » n’est que la composante française d’un cluster franco-germano-suisse antérieur à la politique des pôles, et réparti de part et d’autre du Rhin : « Biovalley ».
Non seulement ce cluster « éparpillé » illustre la difficulté de soutenir un pôle par une seule et même politique territoriale, mais l’étude des partenariats noués en son sein entre entreprises et laboratoires questionne sur les retombées locales que l’on peut attendre des pôles de compétitivité.

Le cluster n’est pas forcément enraciné localement

En effet, en passant au crible les relations de l’ULP avec des entreprises privées, l’équipe de Jean-Alain Héraud a découvert que : 116 entreprises partenaires de l’université sont alsaciennes, 414 françaises, et 490 internationales.
« Les relations au sein du cluster se font à grande échelle, elles ne s’inscrivent pas forcément dans le microcosme local  », affirme Jean-Alain Héraud.
Et non seulement les entreprises alsaciennes ne sont pas les principales bénéficiaires des partenariats du cluster, mais les relations « les plus importantes et les plus régulières se font au profit des grands groupes ou de leurs filiales. » Au détriment des PME, donc.
Bien sûr, l’exemple du cluster alsacien n’est pas forcément représentatif de la situation des pôles de compétitivité français.
Mais pour Jean-Alain Héraud, une politique " aussi volontariste soit-elle ne peut pas tout modifier du jour au lendemain. Ce n’est pas parce qu’on va demander à des chercheurs de collaborer avec quelqu’un d’autre qu’ils vont le faire. Ils ont des réseaux, des complémentarités, des affinités que les pôles de compétitivité ne vont faire évoluer que lentement. »
4 décembre 2007, William Bolle

Voir: http://www.innovationlejournal.com/spip.php?article1669

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité