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Regards sur les pôles
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22 décembre 2007

2e Forum du pôle de compétitivité System@tic Paris-Région

Vers une plus forte implication des PME

Par Guy Hervier. Depuis la création du pôle de compétitivité System@tic Paris-Région, il y a deux ans et demi, 78 projets collaboratifs de R&D ont été retenus représentant un investissement de 465 M€ et 24 nouveaux projets ont été déposés, dont 6 portés par le logiciel libre, et dont le financement devrait être décidé avant février prochain. « Il faut redevenir compétitifs par rapport aux deux grands blocs que sont les Etats-Unis et la Chine », a rappelé Dominique Vernay, président de System@tic Paris-Région à l'occasion de ce 2e Forum.
A l'heure où l'on pourrait penser global, la notion du local reste toujours un élément déterminant d'un écosystème. Le phénomène de la Silicon Valley n'est pas autre chose. Là-bas disent fréquemment les capitaux risqueurs sous forme de boutade, il n'est pas question d'investir dans une entreprise qui se situe à plus d'une heure de voiture. Les pôles de compétitivité sont la mise en œuvre de cette réalité simple. Selon la CIADT (Comité Interministériel de l'Aménagement et du Développement du Territoire), un pôle de compétitivité se « définit comme la combinaison, sur un territoire donné, d'entreprises, de centres de formation et d'unités de recherche publiques et privées, engagées dans une démarché partenariale destinée à dégager des synergies autour de projets communs au caractère innovant, et disposant de la masse critique nécessaire pour une visibilité internationale ». Il existe aujourd'hui 67 pôles dont 15 ont une vocation mondiale auquel appartient  pôle de compétitivité System@tic Paris-Région.
Ce sont donc plus de 100 projets qui seront lancés à la fin 2008, commentait Dominique Vernay avec comme objectif de gagner entre 30 et 40 % en compétitivité ou en gain d'efficience. Au départ les thèmes retenus ont  été assez largement orientés vers les problématiques des grandes entreprises (quatre Groupes Thématiques sur cinq sont d'ailleurs présidés par des responsables de grands groupes), mais aujourd'hui les PME  y sont de plus en plus associées et sont conviées à participer. Parlant à la fois de succès et de défis, Le CTO de Thales a convenu que les contacts noués avec le monde du capital risque et des business angels n'ont, pour l'instant, « pas donné une réponse qui soit à la hauteur de nos espérances ». Le pôle est un outil d'accélération de la R&D, mais une fois cette étape franchie  le capital risque manque cruellement dans le financement des jeunes pousses qui pourraient développer les produits et services innovants à mettre sur le marché.
Le pôle System@tic est-il appelé à intégrer de nouveaux groupes thématiques ? « Certainement, assure Dominique Vernay. Un nouveau domaine qui fait le lien entre la filière des technologies de l'information et les sciences du vivant et des médicaments devrait voir le jour.  Un  autre concernant le secteur énergie et environnement devrait être appelé, lui aussi, à renforcer le pôle System@tic.  Le CleanTech comme on l'appelle aux Etats-Unis est, aux côtés des technologies de l'information et des biotechnologies, le troisième domaine qui attire l'attention des capitaux risqueurs avec des financements désormais importants. Sur les 25 milliards de dollars que représente annuellement les montants issus du capital risque au niveau mondial, 3 milliards sont désormais alloués à cette nouvelle discipline.  Cette évolution ne serait donc en rien surprenante.

Les 6 projets du logiciel libre

Arrivés dans un deuxième temps, le logiciel libre a pris toute sa place dans le pôle System@tic avec 8 projets dont 2 ont été intégrés aux quatre groupes thématiques et 6 qui ont été labellisés et sont en attente d'une décision de financement qui devrait intervenir en février prochain. Ces 6 projets participent à trois domaines :

- technologies et outils pour le développement en logiciel libre;

- systèmes d'information

- technologies d'infrastructure logicielle libre.

Le premier domaine regroupe trois projets : Squale pour la qualimétrie du logiciel, Helios visant à faciliter l'intégration d'éléments existants et Couverture pour la vérification du bon déroulement de codes logiciels.
Le second système d'information comporte le projet PNG (Présentation Nouvelle Génération) pour le développement de logiciels de présentation collaborative.et Scribo pour le traitement automatique des langues et la reconnaissance d'iamges. Enfin, dans le domaine des technologies d'infrastructure, Deskolo est un projet de développement de logiciel de gestion verte d'un parc informatique. Ce dernier réunit trois composantes : contrôle de la dépense énergétique (« il est possible de faire une économie de 30 euros par poste de travail », précise François Bancilhon, président de la société Mandriva qui participe à ce projet), diagnostic écologique d'un parc et contrôle des impressions.

Susan Berger, un point de vue extérieur sur le pôle

Invitée d'honneur de ce 2e Forum, Susan Berger, professeur au MIT a esquissé les premières conclusions d'enquête auprès entreprises d'Ile de France sur les problématiques posées par la délocalisation de la R&D dans des pays émergents, notamment en Asie, en Chine et en Inde. Commentant la création de ces pôles, elle met en garde contre une exagération du danger de la montée en puissance trop rapide de la R&D en Chine. D'abord, le centres de R&D qui ont été créés par les entreprises multinationales à partir de la mi-90 ont plutôt  été des antennes de relations publiques avec le gouvernement chinois. Sur les 750 centres de R&D de ce type qui ont été recensés , seulement 60 sont réellement opérationnels. Mais bien sûr, leur niveau de compétences s'élève. « The World is not Flat yet » affirme-t-elle pour contredire le point de vue de Thomas Friedman.

Pour répondre à une question sur un parallèle entre les écosystèmes du Pôle System@tic et celui de la Silicon  Valley, le professeur du MIT estime que « la dimension franco-française est beaucoup trop forte. Il y a beaucoup plus à perdre à se couper du monde qu'à craindre un exploitation par d'autres de la R&D ». A cette dimension hexagonale s'ajoute un second isolement plus local. « Les entreprises ont trop peu de relation entre elles au niveau local. Le second point concerne le rapport entre les universités et les entreprises. « Il y a beaucoup plus d'échanges dans les universités américaines avec le monde des entreprises. Il est très fréquent que des professeurs d'université aient passé une partie de leur carrière dans les entreprises ou aient créé leur propre start up ».
Le troisième point, qui touche tout particulièrement le domaine des technologies de l'information, concerne la très grande faiblesse du capital risque. « Et il ne s'agit pas ici seulement de financement, mais aussi d'expérience et de compétences qui sont mises au services des jeunes pousses et améliorent le niveau de survie. Ils se créent autant d'entreprises en France qu'aux Etats-Unis. Mais le problème des start ups françaises est que leur taux de mortalité est beaucoup plus élevé dans les premières années d'existence". Des vérités que l'on connaissaient peut-être mais qui ne font pas de mal à être entendues à nouveau.

Voir:http://www.systematic.org


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