Oséo : Appuyer les projets les plus risqués

François Drouin a reçu la lettre de mission de ses autorités de tutelle. L’Etat qui a procédé ces derniers mois à un remaniement du groupe et qui lui a octroyé un budget en forte hausse, demande à l’établissement public de se recentrer sur les projets les plus risqués et pas couverts par le secteur concurrentiel.
Elle était attendue depuis plusieurs semaines, dans son édition du week-end le quotidien Les échos en a publié des extraits : François Drouin, Président d’Oséo, a reçu la lettre de mission que lui ont adressée ses autorités de tutelles.
Depuis le mois de juillet, le gouvernement avait entrepris un large remaniement de l’établissement public en nommant une nouveau président et une nouvelle direction générale, en lui faisant intégrer l’Agence de l’innovation industrielle et en le dotant d’un budget de 800 millions d’euros, en hausse de 300 millions. En contrepartie, l’Etat exige aujourd’hui qu’Oséo recentre ses interventions d’aide et de financement de l’innovation sur des domaines non couverts par le marché bancaire traditionnel.

Les projets à plus forte rupture technologique

Pour le soutien à l’innovation, Oséo est prié selon Les échos de se concentrer sur les projets « les plus risqués avec davantage de ruptures technologiques que ceux aujourd’hui soutenus par Oséo innovation ». Nouveauté, à compter de 2009 Oséo devra gérer le fonds interministériel de soutien aux projets de recherche et développement des pôles de compétitivité gérés jusqu’ici en direct par Bercy.
Le groupe aura aussi pour mission de préciser, « d’affiner », les domaines d’intervention des Fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI).

Vers une hausse des tarifications de la garantie

Oséo garantie voit aussi son rôle recentré sur des financements « dont l’obtention dépend réellement de l’octroi de la garantie, à savoir les prêts les plus risqués », alors qu’aujourd’hui la branche fournit des garanties d’emprunt dès lors qu’un projet est identifié comme innovant.
Cette orientation devrait se traduire par une hausse des tarifications actuellement consenties et qui restent proches de celles pratiquées par le marché. « La tarification sera rehaussée en conséquence » souligne la lettre de mission.
L’Etat a également décidé de lancer un audit sur la branche financement d’Oséo, notamment sur ses activités de cofinancement des PME avec les banques, estimant que leur « positionnement » et leur « pertinence », « doivent être évalués au regard de l’analyse de leur effet d’entraînement en matière d’accès au crédit et de concurrence des acteurs privés ».

14 janvier 2008, Pierre Magnetto

Voir: http://www.innovationlejournal.com/spip.php?article1876