Tunisie: Vers la mise en place de sociétés de gestion à capital mixte des pôles de compétitivité

Une table ronde sur l' «innovation et pôles de compétitivité» s'est tenue mardi dernier en marge de la 2e édition du forum de développement des entreprises «Med-Allia» (du 31 mars au 2 avril).
La stratégie ambitieuse adoptée par la Tunisie en matière de technopôles spécialisés a été présentée à cette occasion. Elle repose sur la création de 10 technopôles dans différentes activités, telles que les industries alimentaires, le textile, les industries mécaniques et électriques (IME), les TIC, l'eau, les énergies renouvelables et les industries pharmaceutiques.
Après la création du 1er technopôle à El Ghazela, six autres pôles sont en train d'être mis en place à Borj Cédria (biotechnologie, eau, environnement et énergies renouvelables), Sidi Thabet (industries pharmaceutiques), Sousse (industries mécaniques et électriques), Sfax (TIC, multimédia), Monastir (textile), Bizerte (agroalimentaire).
Trois nouveaux technopôles seront réalisés au cours du XIe Plan de développement (2007-2011) respectivement au Nord-Ouest (Jendouba), au Sud-Ouest (Gafsa) et à Médenine pour la valorisation des richesses sahariennes.
M. Afif Chelbi, ministre de l'Industrie, de l'Energie et des PME, a annoncé, à cette occasion, que la Tunisie compte dans une prochaine étape mettre en place des sociétés de gestion à capital mixte de ces technopôles.
Il a, par ailleurs, affirmé qu'après avoir finalisé son intégration au marché européen le 1er janvier 2008, le pays aspire à un statut de partenaire privilégié de l'Union européenne (UE).
S'agissant de la présence des entreprises françaises en Tunisie, le ministre a précisé que le nombre d'entreprises françaises ou à participation française, actives en Tunisie, a triplé, passant de 380 à 1.180 entreprises dont 800 opèrent dans le secteur industriel.
Ces entreprises, a-t-il ajouté, emploient 100 mille personnes en Tunisie (50 mille en 1995) mais pérennisent également un nombre équivalent d'emplois dans les pays d'origine.
En outre, a avancé le ministre, nombreuses sont les unités qui sont en train de procéder à des remontées de filière en créant des bureaux d'études et de recherche-développement (R&D) en Tunisie.

Réelles opportunités de partenariat

Le pays vit aujourd'hui une nouvelle donne caractérisée par deux phénomènes concomitants, à savoir, premièrement, la relocalisation industrielle de plusieurs grands groupes européens, américains, et asiatiques, des pays de l'Est européen et de l'Asie, vers la Tunisie.
Le ministre a précisé que les motivations des entreprises asiatiques reposent sur la garantie de la propriété industrielle en Tunisie et les activités à haute valeur ajoutée qui se développent dans les pays situés à deux heures de vol de l'Europe.
Le deuxième phénomène consiste en l'arrivée massive d'investissements en provenance du Moyen-Orient, et ce, par le lancement de grands projets immobiliers et énergétiques qui représentent de réelles opportunités de partenariat entre les entreprises tunisiennes et européennes pour leur réalisation.
Mme Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat française, chargée du Commerce extérieur, a rappelé que 500 entreprises françaises et méditerranéennes participent à «Med-Allia», elles auront au moins 5 mille contacts d'affaires en trois jours, ce qui augure d'une nouvelle dynamique des relations de coopération.

Elle a évoqué la qualité des relations d'affaires établies entre la Tunisie et la France dont les mots-clés sont la diversification et l'innovation.
Le secrétaire d'Etat a avancé que la zone euro-méditerranéenne doit se présenter en tant que porteuse d'une valeur ajoutée basée sur la compétence et la qualité des ressources humaines.
Pour atteindre ces objectifs, il faut allier toutes les forces et tous les acteurs publics et privés, a-t-elle estimé, évoquant une initiative franco-italo-espagnole pour la création d'une agence méditerranéenne de financement des PME.

Voir: http://fr.allafrica.com/stories/200804030473.html