Pôle de compétitivité : La Bourgogne veut renforcer sa filière nucléaire

La Bourgogne veut confirmer la position de leader européen de sa filière nucléaire. Objectif avoué : lui faire atteindre le premier rang mondial. La stratégie de développement passera par l’innovation et « une coopération encore plus étroite entre les entreprises et les industries de la région ». Développer sa filière nucléaire et la propulser au premier rang mondial en s’appuyant sur les partenariats croisés entre les PME, les industries, les universités et les laboratoires de recherches de Bourgogne (Yonne, Côte d’Or, Nièvre, Saône-et-Loire) : c’est l’ambition que viennent de confirmer les membres du pôle de compétitivité PNA (Pôle Nucléaire Bourgogne). Les représentants de ses 92 membres, des PME aux grands groupes industriels en passant par les centres de recherche et les organismes de formation, se sont retrouvés au Creusot, spécialisé dans les pièces d’acier destinées aux centrales, au coeur du Pôle de compétitivité. Parmi les intervenants : le Cea, Areva, Arcelor Mittal ou encore Alstom Transport, nouveau membre actif depuis début 2008, mais aussi une quarantaine de PME, représentant environ 9 000 salariés. « Ensemble, les membres du Pôle Nucléaire Bourgogne représentent un outil industriel autonome difficilement reproductible qui bénéficie d’une forte reconnaissance internationale liée à l’histoire du nucléaire français », commente l’un des adhérents.

Une large palette de compétences

L’une des forces du pôle : la large gamme de métiers complémentaires liés au nucléaire qu’il propose. On y trouve une filière industrielle à la fois complète et géographiquement concentrée, de la chaudronnerie lourde à l’ingénierie en passant par l’usinage de haute technologie et les fournisseurs de machines et d’outillages sur mesure. Au cours des dernières décennies, la région a développé un savoir faire exceptionnel : c’est en Bourgogne que l’industrie des composants lourds s’est implantée lors du lancement du programme nucléaire français dans la seconde moitié du XXe siècle. Alstom Transport s’est, par exemple, installé au Creusot pour bénéficier de l’expérience locale en matière métallurgique et réutiliser des sites industriels qui n’étaient plus utilisés. Aujourd’hui, le pôle bénéficie du regain d’intérêt mondial pour le nucléaire. Il mise sur un marché en pleine expansion : on estime que la demande énergétique augmentera de 50% sur l’ensemble de la planète d’ici 2020. Sur leseul continent européen, c’est un investissement de 1 000 milliards d’euros qui devrait être réalisé au cours des dix prochaines années.

9 octobre 2008, Patrick Cros

Voir: http://www.developpementdurablelejournal.com/spip.php?article3397