Eurobiomed : Un cluster à l’ambition internationale

La fusion entre Orpheme et les associations Holobiosud et Bioméditerranée est officielle depuis le 1er janvier. Baptisée eurobiomed, la nouvelle entité, spécialisée dans la recherche de traitements d’avenir pour les pathologies émergentes et les maladies orphelines, se tourne résolument vers l’international et s’engage dans de nombreux projets.
Le pôle de compétitivité Orpheme et deux associations Holobiosud (Languedoc-Roussillon) et Bioméditerranée (Paca) ont fusionné le 1er janvier pour donner naissance à une nouvelle entité baptisée Eurobiomed. Ce pôle, spécialisé dans la recherche de traitements d’avenir pour les pathologies émergentes et les maladies orphelines, associe également les équipes du CNRS de Languedoc-Roussillon et Paca. « Outre ses fortes compétences académiques et industrielles, il présente en effet une situation géographique propice à l’apparition de nouvelles pandémies, comme en témoignent les récents cas de chikungunya et de virus du Nil à nos portes en Europe du Sud, explique Alain Yvorra, directeur général d’Eurobiomed. En outre, il accueille un nombre grandissant de personnes âgées, avec toutes les pathologies encore rares ou émergentes associées ».
Cette fusion répond d’abord à un besoin d’efficacité, un audit ayant souligné le handicap que constitue une gouvernance tripartite. « Ceci alourdit son fonctionnement, affaiblit sa lisibilité et illustre un positionnement des financeurs encore complexe, lié à l’existence de trois associations. Ceci risque, à terme, de diminuer la lisibilité des actions du pôle » diagnostiquait l’étude.

Une stratégie tourné vers l’international

L’objectif de ce rapprochement est également d’augmenter la visibilité des deux régions sur le territoire et de renforcer sa stratégie à l’international. « Nous commençons aussi à travailler avec des chercheurs en Israël, en Inde, au Japon, aux États-Unis, au Québec et bien sûr en Europe, notamment du Sud » précise Alain Yvorra, directeur général d’Eurobiomed.
La nouvelle structure pourrait prochainement accueillir une autre association en cours de création. « Il s’agit d’Euromediag, qui réunira tous les acteurs publics et privés du diagnostic médical, annonce Franck Molina, chercheur pour le laboratoire « Modélisation et ingénierie des systèmes complexes pour le diagnostic » du CNRS. L’objectif est de faire de nos deux régions une sorte de “Diagnostic Valley” car elles possèdent des poids lourds mondiaux du domaine, tels Bio-Rad, Cisbio International ou Horiba »

Les projets du pôle

Un neuropôle est également à l’étude et impliquerait des laboratoires du CNRS, l’Institut des biomolécules Max Mousseron (IBMM), l’Institut de biologie du développement de Marseille Luminy (IBDML) et des sociétés telles Neuréva ou Pharmaxon.
Intégré au Réseau Infectipôle Sud, créé en 2007, le pôle va par ailleurs collaborer avec Lyonbiopôle pour la création d’un réseau de recherche en infectiologie pour les pathologies émergentes en Chine.
Des tests pour un nouveau médicament antipaludique ontégalement été lancé au Burkina Faso en partenariat avec le CNRS et le laboratoire de Sanofi-Aventis. Ce dernier vient d’ailleurs de voir un de ses projets de recherche sur la maladie d’Alzheimer labellisé par les pôles Eurobiomed et Medicen (Ile De France).
Enfin, début 2009, l’équipe de Franck Molina doit déposer une demande de financement pour un projet visant à mettre au point un diagnostic révolutionnaire du cancer colorectal. Sanofi-Aventis, Ipsogen, Innate Pharma, TXCell, Cezanne, notamment, sont investis dans ce domaine.

6 janvier 2009, Elsa Bellanger

Voir: http://www.innovationlejournal.com/spip.php?article3746