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Regards sur les pôles
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18 juillet 2010

« Les entreprises membres du CAC 40 sont les mêmes depuis 25 ans, ce qui ne facilite pas l’innovation »

(Alain Bucaille, Areva)

« Les entreprises membres du CAC 40 sont les mêmes depuis 25 ans, ce qui ne facilite pas l’innovation », déclare Alain Bucaille, directeur de la recherche et innovation d’Areva et membre du comité scientifique et éthique du groupe. Il s’exprime lors d’une table ronde sur le thème : « les entreprises françaises font-elles suffisamment de R&D ? », organisée dans le cadre des RUE (rencontres universités entreprises) 2010, jeudi 27 mai 2010, au Cnit de Paris-La Défense.

Il ajoute que « les entreprises françaises doivent mondialiser leur recrutement pour exister à l’échelle internationale et développer leur recherche ». Les cinq participants au débat reviennent également sur le rôle des pôles de compétitivité et l’impact du crédit impôt recherche. Voici les principaux thèmes abordés lors de la table ronde :

AUGMENTATION DE L’EFFORT DE R&D. « Il est clair que depuis quelques années, l’effort de R&D en France a augmenté », souligne Marko Erman, directeur de la R&D à Thales. Il ajoute que « la R&D est un sanctuaire dans lequel on a su investir pour sortir de la crise ». Et de donner quelques chiffres sur les activités de recherche de son entreprise : « Sur 68 000
collaborateurs à travers le monde, 25 000 travaillent dans le domaine de la recherche et l’innovation, soit une personne sur trois ». Il souligne également « l’importance de l’open innovation, ou ‘innovation ouverte’, collaboration renforcée entre une entreprise et un laboratoire de recherche ». Une idée soutenue par Philippe Letellier, directeur scientifique adjoint aux partenariats de l’Institut Télécom, qui estime lui aussi que l’enjeu majeur pour les entreprises est de « favoriser l’open innovation ». Il indique également que « l’augmentation de la création de start-up est une excellence chose », se félicitant de «l’incubation de la 400e jeune entreprise parl’Institut Télécom ».
Emmanuel Canet, directeur de la R&D du groupe Servier et président du pôle de compétitivité Medicen, note que « l’effort de R&D est considérable, notamment dans le secteur de la santé ». Il explique que ce secteur produit « 20 % de l’effort global de R&D, toutes activités confondues ». Le directeur R&D du groupe pharmaceutique indique que « 23 % à 25 % du chiffre d’affaires du groupe provient directement de la recherche et de l’innovation, ce qui prouve que ce secteur est ‘R&D-dépendant’ ».

PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ. Répondant à une question sur le rôle des pôles de compétitivité, Emmanuel Canet indique que « l’objectif même des pôles est de renforcer les passerelles entre les acteurs d’un écosystème qui contribuent à faire de la R&D ». Il ajoute que « plus d’une centaine de PME collaborent avec Medicen, ce qui décloisonne considérablement cet écosystème ». Selon le président de Medicen, « les pôles renforcent l’expertise de la recherche et permettent de partager des expériences en mettant en place des projets qui correspondent à des enjeux forts et porteurs pour le futur ».
Des propos corroborés par Marko Erman, qui déclare que « les pôles ont répondu à un besoin urgent : un écosystème de partenaires ». Il poursuit en expliquant que « la création des pôles de compétitivité correspond non pas à une idée ‘géniale’, mais bien à une façon de rattraper le retard sur des pays bien plus avancés que la France comme les pays nordiques ou les États-Unis ». Il note que « l’innovation naît de la rencontre et de la complémentarité entre plusieurs entreprises », arguant du fait que « si les grandes entreprises apportent beaucoup aux petites entreprises adhérentes d’un pôle, l’inverse est également vrai ». Il cite l’exemple de Cap Digital (dont Thales est partie prenante), indiquant « avoir découvert grâce à des petites entreprises, l’univers du jeu vidéo, une thématique pourtant éloignée des activités de base du groupe Thales ». Et de conclure : « Nous attendons désormais la phase 3.0 des pôles de compétitivité. »

CRÉDIT IMPÔT RECHERCHE. Répondant à une question sur le crédit impôt recherche et sur son impact sur la R&D, Frédérique Sachwald, directrice du département des politiques d’incitation à la recherche et au développement des entreprises à la DGRI, du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, explique que le CIR est « une mesure socle pour inciter les entreprises à faire plus de recherche et de développement, complémentaire des pôles de compétitivité et des instituts Carnot ». Elle indique que « la simplicité du dispositif a permis, en 2008, d’augmenter le nombre d’entreprises déclarantes, portant le chiffre à 12 949 ».

EXTERNALISATION DE LA RECHERCHE. S’exprimant sur l’externalisation de la recherche et de ses conséquences sur l’emploi, Emmanuel Canet admet « qu’il y a de la sous-traitance », mais précise « que c’est tout à fait logique », pointant le fait « que le rôle d’une entreprise est d’être agile et flexible ». Il indique que « 80 % de l’activité du groupe se développe à l’international ». Pour sa part, Marko Erman, estime que le fait d’ « externaliser permet d’adjoindre des compétences supplémentaires de façon à créer une masse critique ».

Quant à Frédérique Sachwald, elle affirme que « la connotation négative du mot ‘externalisation’ n’est pas justifiée », car au contraire, insiste-t-elle, « c’est un processus qui permet d’enrichir le tissu local ». Elle ajoute que « la part du crédit impôt recherche a été multipliée par deux en matière d’externalisation de la recherche entre 2004 et 2008 et tend à progresser encore ». Pour rappel, toute dépense concernant des travaux de recherche externalisés auprès d’un établissement de recherche public (comme les instituts Carnot) compte double pour le calcul du CIR.

De son côté, Alain Bucaille signale que « plus la R&D est partagée, plus elle est utile ». Et de rappeler que l’une des choses les plus importantes pour une entreprise est de « s’ouvrir à d’autres secteurs » pour « voir ce qu’il s’y passe ». Il cite l’exemple de l’entreprise Lafarge (ciment et béton), qui, il y a quelques années, a réussi à produire de l’innovation en utilisant de la pâte à dentifrice pour fabriquer son béton ». « C’est la meilleure preuve que s’inspirer d’autres secteurs est absolument fondamental », assure-t-il.

Voir: http://www.rue2010.com/%C2%AB-les-entreprises-membres-du-cac-40-sont-les-memes-depuis-25-ans-ce-qui-ne-facilite-pas-linnovation-%C2%BB-alain-bucaille-areva

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