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Regards sur les pôles
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19 septembre 2010

Rectifier le tir

Les vieilles rivalités de voisinage n'ont plus cours. Au moins faut-il l'espérer. Prenons le cas des jalousies anciennes qui jalonnèrent la chronique entre Bordeaux et Toulouse. Elles paraîtraient aujourd'hui anachroniques, pour tout dire ridicules, tant les deux métropoles du Sud-Ouest ont conscience de jouer dans la même équipe.

Au niveau régional, la compétition économique et industrielle mondiale exige en effet qu'on resserre les rangs et qu'on évite les coups bas ; au niveau national, l'État doit encourager la répartition du savoir-faire, garantir en quelque sorte l'intérêt général - et ses choix en matière de politique industrielle doivent répondre avant tout à des critères d'efficacité et, pourrait-on dire, de bon sens.

Voilà pourquoi, le lancement à Bordeaux - et non à Toulouse - du Comité stratégique aéronautique, tel que l'envisage aujourd'hui le ministre de l'Industrie, a choqué, ici, de très nombreux responsables - non pas pour des motifs politiques, mais davantage pour des raisons industrielles évidentes.

Toulouse - pas besoin de faire un dessin ni même d'invoquer l'Histoire - reste la capitale européenne de l'aéronautique civile, une industrie qui recense 55 000 emplois en Midi-Pyrénées. C'est également à Toulouse que siège le pôle de compétitivité Aerospace Valley, regroupant entreprises, recherche, écoles d'ingénieurs et université. Autant dire qu'au fil des ans, et malgré les aléas de l'aventure aéronautique ou les choix européens d'Airbus, Toulouse est au cœur de la filière : il serait pour le moins logique et légitime que le Comité stratégique aéronautique - chargé à l'avenir de retenir les grands projets structurants - trouve sa place, toute sa place, dans l'environnement toulousain. Ce n'est pas le cas.

Une option strictement partisane ? Le choix de Christian Estrosi, ministre (UMP) de l'Industrie, a-t-il pour arrière-pensée de favoriser l'image d'Alain Juppé, maire (UMP) de Bordeaux, au détriment de Toulouse ? Nous ne voudrions pas le croire. La suspicion de favoritisme politique nous renvoie vers les années 60, lorsque le pouvoir ignorait superbement le Sud-Ouest qui votait « mal ». Ces vieilles méthodes ne sont plus au goût du jour. Ou ne devraient plus l'être.

Nous pensons plus sereinement qu'au ministère de l'Industrie on n'a pas encore mesuré la portée d'une telle décision, comme on a d'ailleurs oublié toute concertation élémentaire avec les élus. Inutile de suggérer à Christian Estrosi qu'il lui faut vite rectifier le tir.

Voir: http://www.ladepeche.fr/article/2010/09/16/907970-Rectifier-le-tir.html

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