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Regards sur les pôles
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7 novembre 2010

Ile-de-France : Des PME moins innovantes qu’ailleurs

Selon une étude de l’Insee, malgré le potentiel francilien en matière de R&D et de financement, les PME implantées en Ile-de-France innovent moins que leurs homologues de province.
« L’économie régionale (d’Ile-de-France), fortement orientée vers les services, en particulier vers les services technologiques, dispose d’un capital humain en conception-recherche très riche. Pourtant, de 2006 à 2008, les PME des services technologiques innovent moins qu’en province » constatent les auteurs d’une étude de l’Insee sur « la machine à innover des PME franciliennes ».

Un « territoire a priori propice à l’innovation »

« Territoire a priori propice à l’innovation  », l’Ile-de-France concentre de grands centres de recherche et des laboratoires, des centres de décision, des financements importants, et surtout, un « niveau de formation élevé des Franciliens ». Elle est également la « première région européenne en termes de nombre d’emplois et parmi les premières en termes de proportion d’emplois dans les services de haute technologie » : 416 000 emplois dans les services technologiques en 2007 (dont 102 000 dans les fonctions de conception-recherche et surtout dans le secteur de l’informatique).

L’Ile-de-France sous-représentée dans les secteurs innovants

Pourtant, « malgré un capital humain abondant, les résultats de l’extension de l’enquête nationale CIS 2008 montrent que les entreprises franciliennes innovent globalement moins que celles de province » : « un tiers de ces PME franciliennes de plus de 50 salariés a introduit un service nouveau de 2006 à 2008, contre la moitié en province  » précisent les auteurs de l’étude. « Les PME de 50 à 249 salariés sont pourtant plus nombreuses dans la région qu’en province (21 % des PME contre 14 %). Cependant, elles sont sous-représentées dans les secteurs les plus innovants, tels que la recherche et le développement scientifique  » poursuivent-ils.

Un problème de financement…

Parmi les raisons de ce phénomène avancées par l’étude, les auteurs citent l’accès au financement. Les PME franciliennes « mobilisent moins de financement public ou privé » et « coopèrent moins avec d’autres entreprises ou organismes qu’en province  » soulignent les auteurs. Côté financement, « seulement un quart des entreprises franciliennes innovantes (au sens innovation technologique) déclare recevoir un financement public  », contre une entreprise innovante sur trois en province. Les PME de 50 à 249 salariés « déclarent bénéficier deux fois moins souvent d’un financement public en Ile-de-France qu’en province (15 % contre 31 %)  ». Et « cet écart est encore plus important si l’on considère les financements soutenus par les autorités locales ou régionales. En effet, 14 % des PME innovantes provinciales de 50 à 249 salariés déclarent recevoir un financement public local ou régional, contre seulement 3 % des PME franciliennes  ».

… ou de coopération ?

Autre explication du décalage entre l’Ile-de-France et la province avancée par l’Insee : la coopération. Les auteurs de l’étude constatent que «  le déficit d’innovation peut également provenir d’un manque de coordination et de « transversalité » entre les entreprises, en Ile-de-France comme en province  ». La donne change quand les entreprises travaillent au sein d’un pôle de compétitivité. « La plupart des PME franciliennes adhérentes à des pôles de compétitivité sont innovantes. En Ile-de-France, 90 % d’entre elles sont innovantes. En outre, 77 % ont lancé un nouveau service ou un nouveau bien entre 2006 et 2008, contre 34 % des entreprises n’appartenant pas à un pôle  ».

3 novembre 2010, Elsa Bellanger

Voir: http://www.innovationlejournal.com/spip.php?article6165

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