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Regards sur les pôles
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28 novembre 2010

Les jeux vidéos, c'est du sérieux

ECONOMIE - Quand Renault veut former ses 18 000 concessionnaires dans le monde aux techniques de vente, quand le ministère de l’Industrie veut informer sur l’auto entreprise ou l’armée motiver de jeunes recrues, ils ne se contentent plus d’organiser des séminaires de formation ou de grandes campagnes d’affichage. Ils commandent un « serious game », un jeu vidéo "sérieux". Le marché de ces outils ludiques et interactifs de communication, de formation ou de recrutement est en plein essor, singulièrement en Rhône-Alpes et à Lyon où se tenait hier la sixième édition de « Serious game expo ».

Cette année, le prix du meilleur jeu vidéo « utile » à une action de promotion, de sensibilisation ou de formation,  a été décerné, lors du salon « serious game expo » de Lyon, à « Ma cyber auto entreprise » conçue par l’entreprise lyonnaise Succubus Interactive pour le ministère de l’Industrie. Ce jeu vidéo « sensibilise les joueurs aux compétences qu’ils doivent avoir pour être un bon patron »  résume Laurent Auneau, fondateur de Succubus, persuadé de l’efficacité des jeux vidéos interactifs pour les actions de sensibilisation. « C’est ce qui marche le mieux, car le joueur est en situation d’expérimenter, on lui permet de comprendre les conséquences de ses actes, sans moraliser et en dédramatisant » assure-t-il.

Apprendre en s’amusant, c’est le credo des « serious games » comme le rappelle Sébastien Beck, directeur général de Daesign. L’entreprise, implantée à Annecy, concevait initialement des CD Rom multimédia, notamment pour les enfants. « En voyant comment les enfants étaient capables d’apprendre avec plaisir et en constatant à quel point la formation professionnelle était austère et douloureuse », Daesign a l’idée de créer des outils de formation professionnelle plus ludiques, plus interactifs et plus plaisants. Aujourd’hui, l’entreprise connaît une croissance exponentielle : +900% en 5 ans. Le chiffre d’affaires a décuplé, et l’entreprise recrute 3 à 5 personnes supplémentaires chaque année. « Notre point fort, c’est la relation interpersonnelle, notre capacité à concevoir des jeux de rôles virtuels pour s’entraîner à un entretien de recrutement, à des méthodes de ventes, à l’accueil des clients, etc.» poursuit Sébastien Beck. L’an dernier, Daesign a été plusieurs fois primé pour le serious game « Renault challenge » proposant de former les milliers de concessionnaires du constructeur automobile dans le monde.

Pour Ludovic Noël, directeur du pôle de compétitivité Imaginove qui organise le salon, ce produit est emblématique de la première génération des « serious game », conçus sur mesure pour le compte d’une grande entreprise. La moitié des entreprises du CAC 40 auraient déjà eu recours au « serious gaming » pour  répondre à un besoin spécifique de formation – ou de marketing. Mais avec le développement des « serious game » deuxième génération, plus besoin d’être salarié d’une grosse boîte pour se former ou s’entraîner en s’amusant.  « On est désormais dans une phase d’industrialisation des serious game qui deviennent accessibles au grand public ».

Les entreprises travaillent ainsi à des application pour i-pad ou smart-phone permettant de simuler des entretiens d’embauche ou de « booster ses compétences commerciales » (sic) lors de jeux de rôles professionnels… De même, des agences de communication commencent à inclure des « serious game » dans la panoplie d’actions de communication proposées à leur client. Depuis la loi sur l'autonomie des 'universités, l'Université Lyon 1, qui s'est dotée d'un département d'ingénierie pédagogique multimédia employant 40 personnes (l'ICAP), a la possibilité de commercialiser elle aussi ses ressources multimédia. Dans son catalogue : le serious game "Climatus", un simulateur de création et d'évolution de l'univers en temps réel ou "MicroSim", un simulateur permettant de se former aux techniques des premiers secours et soins d'urgence.

« La plupart des sociétés de serious game sont aujourd’hui dans cette logique d’industrialisation et se tournent vers le marché de masse » explique Ludovic Noël. La croissance s'annonce donc rapide. En Rhône-Alpes, où sont concentrées 50% des entreprises de ce secteur, le pôle de compétitivité des images en mouvement Imaginove accompagne leur développement. Notamment sur la partie recherche et développement. « Nous les incitons à développer des projets de recherche collaboratifs  » explique Ludovic Noël. Sept entreprises et deux laboratoires de recherche travaillent ainsi sur le programme "Learning game factory" chargé d'imaginer ce que sera le "serious game" de demain.

Anne-Caroline JAMBAUD

Voir: http://www.libelyon.fr/info/2010/11/quand-renault-veut-former-ses-18000-concessionnaires-dans-le-monde-aux-techniques-de-vente-quand-le-minist%C3%A8re-de-lindust.html

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