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Regards sur les pôles
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27 février 2011

Comment vas-tu, vieux ?

24/02/2011

Les gérontechnologies, une solution au problème de la dépendance des personnes âgées.

« La vieillesse est impitoyable » disait Jean de la Fontaine dans l’une de ses fables, une sentence qui pousse à la réflexion lorsque l’on aborde la question de l’autonomie des personnes âgées et les données statistiques qui y sont associées. Selon l’INSEE, d’ici à 2050, la part des plus de 75 ans dans la population française pourrait en effet doubler, passant de 8 % à plus de 15 %  le nombre de personnes âgées en perte d’autonomie s’élèverait ainsi à 1,4 million en 2025.

Face à ce constat, de nombreuses personnes (chercheurs, médecins, entreprises) se sont réunis autour de cette problématique pour élaborer des outils techniques capables d’aider les personnes dépendantes et d’améliorer les pratiques professionnelles que l’on appelle « les gérontechnologies ».

Véritable défi économique et social pour les prochaines années, la dépendance des personnes âgées n’est pas un phénomène sociétal mais un sujet de solidarité intergénérationnel reflétant notre capacité à innover dans nos modes de pensée et dans les solutions à apporter.

L’intérêt majeur de ces technologies réside dans le fait qu’elles couvrent de nombreux besoins tant du côté des personnes âgées : simplification des tâches de la vie quotidienne, sécurisation de l’environnement de la personne concernée qui peuvent favoriser le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie que du côté du personnel soignant et des aidants : évite de soulever des poids importants, surveillance plus efficace (possibilité d’anticiper le risque de chute, etc.).

D’un point de vue macroéconomique, les gérontechnologies représentent d’importantes potentialités en termes de marché. Selon la Commission européenne, le marché pour les « smart homes applications » – c'est-à-dire l’ensemble des outils qui relève de l’assistance aux personnes âgées pour les achats, l’habillement et les déplacements de façon indépendante – pourrait tripler entre 2005 et 2020 et passer de 13 millions de personnes à plus de 37 millions dans l’Union européenne

Toutefois si les gérontechnologies connaissent un développement dans certains pays tels que le Japon (leader en la matière), la Grande-Bretagne, l’Allemagne ou le Danemark, la France rencontre de nombreux obstacles de natures différentes concernant l’offre et la demande de produits technologiques:

Du point de vue de l’offre, la mise sur le marché de produits technologiques reste rare alors que les projets et les expérimentations foisonnent en raison de la qualité de la recherche académique dans ce domaine. La taille du tissu industriel français, qui relève de plusieurs sous secteurs industriels (mécanique, électronique, domotique, télécommunications, pharmaceutique, chimie), freine la promotion de ces produits : ce sont essentiellement des très petites entreprises, parfois des petites et moyennes entreprises, qui produisent ces technologies, ce qui contribue à limiter leur commercialisation, surtout lorsqu’elles sont nouvelles et que les sources de financements européens et internationaux sont jugés plutôt faibles.

Le coût d’accès à certaines de ces technologies reste en outre élevé pour les particuliers tandis que les aides publiques sont peu connues du grand public.

Concernant la demande, les séniors sont encore réticents à l’utilisation de ces technologies. D’ici quelques années, les comportements devraient toutefois évoluer en raison de jeunes générations ayant grandit au contact de nouvelles technologies.  On note également les hésitations des professionnels qui oscillent entre résistances et attrait pour les technologies innovantes : au-delà d’éventuels problèmes éthiques posés par des dispositifs de géolocalisation ou de vidéosurveillance risquant de  menacer les libertés individuelles, ils craignent la substitution progressive du personnel soignant par des robots performants qui représenteraient une menace pour l’emploi.

Si le débat des gérontechnologies n’est à l’heure actuelle qu’à ses balbutiements, il se présente à terme comme un corollaire incontournable à celui de la dépendance et de son financement.

Il serait alors intéressant d’appréhender la problématique de la dépendance et des gérontechnologies de façon plus large que dans un cadre strictement national : la France n’est évidemment pas la seule concernée par le vieillissement de la population, c’est l’Europe toute entière qui devra faire face à ce défi. La création d’une structure    au plan européen sous la forme d’un pôle d’excellence ou d’une agence européenne dédiée à l’innovation, au sein de laquelle existerait une branche consacrée à la dépendance, permettrait de coordonner les politiques régionales, de disposer d’une cellule solide de prospective commune  pour partager des informations et réaliser du benchmark et d’assurer un financement aux initiatives porteuses et novatrices. La création de pôles de compétitivité de dimension européenne est également un impératif, ce qui suppose en France de mutualiser les différents projets existants en fonction de leur spécialité afin de les intégrer à ces pôles.

Corinne Gastaldi, Responsable en communication, chargée du groupe Europe du Club Jade,et Sophie Hadine, Secrétaire générale adjointe du Club Jade.

www.clubjade.fr

Voir: http://www.directgestion.com/sinformer/dgmag/9608-comment-vas-tu-vieux-

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