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GRAND CHALON : Une subvention de 22 800 euros au Pôle Nucléaire de Bourgogne ravive l'épisode AREVA/EDF
Le Samedi 26 février 2011
C'est un sujet sur lequel on attendait par forcément de longs échanges et pourtant le vote d'une subvention du Grand Chalon d'un montant de 22 800 euros au Pôle Nucléaire de Bourgogne, labellisé par l'Etat, pôle de compétitivité en juillet 2005, a suscité de vifs échanges. Une subvention logique quand on connait le poids de l'industrie nucléaire dans l'industrie bourguignonne et notamment sur le bassin chalonnais, mais pas forcément du goût, de François Lotteau, maire de Rully et par ailleurs porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts. Des débats qui ont très vite pris une tournure nationale.
L'intervention de François Lotteau, maire de Rully et par ailleurs porte-parole régional pour Europe Ecologie-Les Verts faisait guère de doute, reprenant son bâton de pèlerin contre le nucléaire. Comme chaque année et en qualité de membre du Pôle Nucléaire de Bourgogne, le Grand Chalon est sollicité à hauteur de 22 800 euros pour subventionner, le pôle, déclaré, pôle de compétitivité en 2005 et confirmé dans ce rôle lors des visites ministérielles de Christian Estrosi et Anne-Marie Idrac, il y a quelques mois. Après une phase de laborieuse qui avait valu au PNB, une phase d'inquiétude, les nouvelles orientations prises ces derniers mois permettent de confirmer la volonté du PNB de jouer dans la cour des grands. Et ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le label pôle de compétitivité a été confirmé en mai dernier après les dernières évaluations. Entre 2009 et 2010, le PNB a vu son budget augmenter de 19 % passant de 577 000 euros à 687 000 euros, avec une accélération de la présence de fonds privés et une stabilisation des deniers publics, salués simultanément par Benjamin Griveaux, vice-président du Grand Chalon et Dominique Juillot.
Mais au moment de renouveler son soutien au PNB, François Lotteau a dénoncé le soutien appelant de ses voeux "à un pôle de dénucléarisation qui serait bien plus porteur d'avenir et avec un plus grand intérêt". De son côté, Eric Michoux, dont une série de ses entreprises sont rattachées au PNB a rappelé le Conseil Général à ses engagements, dénonçant le non versement des subventions votées préalablement, "il est anormal de faire l'apologie du PNB d'un côté et pas de l'autre". Des propos qui nécessitèrent une mise au point rapide de Benjamin Griveaux puis de Christophe Sirugue, précisant que pour tout versement de denier public, "il fallait un contrôle de l'argent public, et que "le versement des subventions avait été retardée".
"Une dénucléarisation qui n'est pas encore pour demain"
Christophe Sirugue répondant à François Lotteau a bien évidemment souligné "qu'en période de crise, la dénucléarisation de la France n'était pas encore pour demain", d'autant plus que "le nucléaire est un élément important de notre histoire industrielle. Il est important à ce titre de renouveler notre soutien à la filière".
"Des gages qui sifflent la fin de la récréation"
Pour Dominique Juillot, "le Président de la République a donné il y a quelques jours des gages dans l'affaire Areva / EDF qui sifflent la fin de la récréation". Des propos qui n'ont pas eu de quoi satisfaire Benjamin Griveaux et Christophe Sirugue, rappelant si besoin était que celui qui avait allumé le feu sur le dossier était ce même président, quelques mois plus tôt lors de sa visite à Montbard. Le Président du Grand Chalon a rappelé à l'adresse de François Lotteau que si Areva n'avait pas les générateurs EDF, "ce ne serait pas du nucléaire en moins, mais du nucléaire ailleurs", une subtilité bien évidemment qui a fait mouche quand on sait le poids de la filière nucléaire entre le bassin chalonnais et le bassin minier, sans oublier les centaines de sous-traitants qui travaillent pour le nucléaire.
'D'un naturel optimiste, je vais me ranger sous la bannière de Dominique Juillot en espérant effectivement que la récréation est sifflée entre Areva et EDF mais cela n'en retire en rien que la France manque de stratégie industrielle et aujourd'hui on en paye les conséquences. La responsabilité du Politique, c'est de replacer le débat de la dépendance énergétique, un débat qui nous dépasse ici mais qu'il faudra suivre avec attention, tant les conséquences sur notre bassin de vie sont importantes". Des propos qui ont eu de quoi agacer Eric Michoux "c'est faux, on ne peut pas accuser l'Etat de la décadence du bassin industriel, on doit assumer les responsabilités", pendant que Christophe Sirugue invitait Eric Michoux à rendre visite à Henri Proglio, le patron d'EDF.
Laurent Guillaumé
Voir: http://www.infos-chalon.com/article.php?sid=24018&thold=0
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