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18 avril 2011

Alimentation : création d'un réseau national pour l'éducation au goût des jeunes

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/66401.htm

C'est cette volonté qui a conduit à l'organisation, par le pôle de compétitivité Vitagora, sous le haut patronage du Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l'Aménagement du Territoire, et avec le support de l'Institut du Goût, d'un colloque qui s'est tenu les 27 et 28 janvier dernier à Paris.

Marquant le lancement officiel de la création d'un réseau national pour l'éducation au goût des jeunes, ce colloque, qui a réuni de nombreux participants, aura été l'occasion de faire un point sur le sujet, avec une première journée qui proposait 5 conférences, et une seconde organisée autour de trois ateliers.

Dans le cadre de programmes comme EduSens, labellisé par Vitagora et financé par l'Agence Nationale de la Recherche (ANR), les chercheurs ont montré que l'éducation au goût influence l'émergence du comportement alimentaire des enfants. Appliquée dès le plus jeune âge, elle entraîne notamment une réduction de la néophobie, c'est-à-dire de la peur de goûter des aliments nouveaux, un stade par lequel passent les enfants entre trois et six ans. Parallèlement à ces travaux, les acteurs de l'éducation au goût ne cessent de développer et d'expérimenter sur le terrain, auprès des enfants, différentes approches pédagogiques innovantes, que ce soit sous la forme d'expériences sensorielles, d'ateliers culinaires, de contes gourmands, ou encore de jeux, de mises en situation et d'activités impliquant parfois les parents, voire de programmes conjuguant éducation sensorielle et nutritionnelle.

C'est dans ce contexte que s'est imposée progressivement l'idée de la création d'un réseau national pour l'éducation au goût des jeunes de 3 à 15 ans. Un réseau qui puisse permettre de fédérer l'ensemble des initiatives pédagogiques dans le domaine du goût mais aussi de partager les connaissances les plus récentes sur le goût et les comportements alimentaires et enfin de susciter l'émergence de projets coopératifs sur tout le territoire et faire progresser ainsi le niveau de l'éducation au goût en France. Présent à ce colloque, Jacques Puisais, le créateur des fameuses Classe du Goût, dans le courant des années 1970, s'est dit heureux de cette initiative. "L'idée de créer un réseau national s'inscrit en effet dans le prolongement, non seulement des Classes du Goût, mais aussi de la position de l'Unesco sur la place de la gastronomie et du bien manger, et plus généralement de l'importance du sensoriel, dans le patrimoine d'un pays", a-t-il expliqué.

L'enfant doit être au coeur du dispositif

C'est Vincent Boggio qui a eu la lourde tâche de conclure ces deux journées riches d'enseignements et d'échanges.

Ce pédiatre dijonnais, qui soigne notamment des enfants présentant un excès de poids, et enseigne la physiologie depuis plus de trente ans, s'intéresse de près, en tant que chercheur, à l'alimentation de l'enfant. "La nutrition commence à la déglutition", a-t-il rappelé d'emblée, regrettant la confusion trop souvent faite entre alimentation et nutrition et la prééminence de cette dernière depuis une génération. "On a forcé le trait nutritionnel". Evoquant la composition du lait maternel, Vincent Boggio a expliqué qu'il ne fallait pas l'envisager uniquement comme un élément de régulation énergétique mais l'appréhender en termes de variations sensorielles, d'arômes et peut-être même de saveurs. "Ils se jouent dans la bouche des choses à côté desquelles il ne faut pas passer", a-t-il souligné.

Pour Vincent Boggio, l'éveil sensoriel doit être fondamentalement distingué de l'éducation nutritionnelle et de la prévention de l'obésité. "Il faut arrêter de tout mélanger. L'éveil sensoriel ne relève pas de la santé. Je propose donc la démédicalisation du discours sur l'alimentation de l'enfant normal", a déclaré ce pédiatre qui s'est dit par ailleurs choqué du gâchis qu'il observe en matière d'alimentation. "En redonnant une nouvelle valeur à l'alimentation, l'éducation sensorielle peut sans doute contribuer à une réduction de ce gâchis. Le repas partagé, c'est-à-dire où l'on mange ensemble, c'est peut-être aussi le repas où l'on ne jette pas", a-t-il ajouté.

D'où l'importance d'un réseau d'éducation au goût pour collaborer, mais aussi partager et mutualiser les connaissances et les compétences. Vincent Boggio propose trois pistes de réflexion. D'abord que les animateurs gardent toujours une activité de terrain. Ensuite que la remise en question soit permanente. Enfin, que le réseau ne fonctionne pas pour le réseau, l'enfant devant être au centre du dispositif. "La finalité de l'éveil sensoriel est que l'enfant devienne un mangeur, c'est-à-dire qu'il intègre les fonctions de l'alimentation de manière harmonieuse. Ce que certains appellent l'équilibre alimentaire correspond pour moi à une alimentation dans laquelle les aspects nutritionnels, sensoriels, conviviaux et symboliques sont équilibrés, c'est-à-dire ont chacun leur place", a conclu Vincent Boggio. Un très bel objectif pour un réseau naissant.
 
Pour en savoir plus, contacts :
CHU Dijon - Vincent.boggio - email : vincent.boggio@chu-dijon.fr
Code brève
ADIT : 66401
 
Rédacteur :
ADIT - Jean-François Desessard - email : jfd@adit.fr
 
Voir: http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/66401.htm

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