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Regards sur les pôles
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8 mai 2011

François Goulard. Face à face avec les patrons

Fraîchement élu président du conseil général du Morbihan, l'ex-maire UMP de Vannes François Goulard sait qu'il est attendu sur le terrain économique. En exclusivité pour le Journal des Entreprises, il répond aux questions de quatre dirigeants morbihannais.

Florent de Kersauson (Président de Nestadio Capital, Plouhinec): Quelles sont les priorités d'investissements du conseil général à destination des entreprises? «La première mission du conseil général est de faire en sorte que les équipements, infrastructures et services relevant de ses compétences soient les plus adaptés à l'accueil d'entreprises nouvelles et au développement de celles existantes: réseau routier, zones d'activités aidées grâce à une qualification, accès au haut et très haut-débit. Nous accompagnerons également en priorité les investissements générateurs d'innovation et de produits à haute valeur ajoutée. Dans des filières qui ont une contribution forte au développement économique.»

Le budget va-t-il évoluer?
«Le Département maintiendra son soutien aux entreprises dans la limite des pressions qui s'exercent sur ses finances publiques. Le Morbihan est le seul département breton qui n'a pas réduit la toile et qui maintient le cap avec un budget de 15,5millions d'euros dédié à l'économie. Notre politique de soutien financier concerne entre autres les clusters agroalimentaire, nautisme et construction navale, eTIC technologies de l'information et de la communication, métiers d'art et habitat durable.»

Dominique Lamballe (P-dg de FenêtréA, Beignon): Quand y aura-t-il un plan de raccordement de 100% des parcs d'activités morbihannais au haut-débit?
«Équiper en haut-débit le Morbihan est une action volontariste du Département. Surtout lorsque nous constatons une carence de l'initiative privée. Aujourd'hui, au travers de l'effacement des zones d'ombre, le conseil général a équipé treize parcs d'activités. Près d'une dizaine de parcs supplémentaires pourront prochainement être équipés.

Un plan encore plus massif coordonné entre le Département, la Région et l'État est à l'étude.»

Philippe Rouault (P-dg de Gras Savoye Ouest AFR, président du Medef Morbihan, Lorient): À quelle échéance sera fluidifiée la circulation entre Vannes et Pontivy?
«Nous sommes déterminés à achever l'axe Triskell. La vitesse d'exécution est très largement conditionnée par les autorisations administratives dont les délais d'obtention sont désormais supérieurs à la réalisation des travaux.

Le conseil général s'est engagé sur les travaux de deux sections. D'abord, l'aménagement de la section sud-Colpo pour un coût estimé à 32millions d'euros. Il s'agit de la mise à deux fois deux voies de huit kilomètres en deux phases. La partie du côté de Vannes, d'environ quatre kilomètres, est prévue pour une mise en service en 2014. La suivante en 2016. Ensuite la déviation de Locminé, dont les travaux d'études sont en cours, pourait démarrer fin 2011. Le raccordement de cette déviation à la RD767 et à la RN24 est programmée de 2013 à fin 2017.Le coût prévu est de 18millions d'euros.»

Nathalie Le Meur (P-dg Nass & Wind, Lorient): Pourquoi continuer à mettre en concurrence les ports de Saint-Nazaire et de Brest, alors que Lorient, et le Morbihan, sont très bien situés?
«On parle souvent de l'enchevêtrement des compétences des collectivités. Voilà un exemple précis où la compétence relève exclusivement des Régions. Cela ne nous interdit pas de favoriser le développement du port de Lorient dans tous les domaines où l'intérêt départemental est en jeu. Le conseil général a eu une action discrète mais déterminée dans l'implantation d'Alliaura à Lanester, la rénovation du port de Lorient-Keroman, l'accompagnement des entreprises du nautisme et les programmes d'aménagements portuaires. Nous sommes intervenus en cofinancement à la demande de la Région et des Lorientais.»

Florent de Kersauson: Quelles seront vos relations avec la Région en matière économique?
«Nous avons des dossiers croisés, des relations régulières. Le Département est membre de l'Agence économique de Bretagne. Nous nous situons dans l'opérationnel, sur le terrain localement. Là où la Région n'est plus. Nous bénéficions de plus de souplesse, de réactivité et d'une parfaite connaissance des acteurs. Nous sommes davantage présents sur l'innovation et l'expérimentation, avec un soutien des entreprises locales. La Région concentre, elle, son action sur les pôles de compétitivité plus difficiles d'accès aux entreprises mais permettant des sauts technologiques importants.»

Philippe Rouault: Nous manquons parfois de lisibilité en matière économique. Pôles de compétitivité, clusters, on ne sait plus très bien à quelle porte frapper... «Comme je l'évoquais précédemment avec les ports de commerce, certaines réponses relèvent du niveau régional. Par ailleurs, la Région a une compétence de droit commun en matière de développement économique, ce qui n'empêche pas le Département de soutenir les efforts des entreprises.La distinction entre pôles de compétitivité et clusters est claire: le cluster est un réseau local d'entreprises que nous encourageons à travailler ensemble. À chaque fois que cela est possible, nous les aidons également à intégrer des projets plus ambitieux et plus exigeants qui relèvent, eux, des pôles de compétitivité.

Pôles que la sélectivité ne rend pas accessibles à tous. La participation au cluster permet aux entreprises de détenir une information adaptée grâce aux newsletters, aux réunions thématiques et à une communication renforcée.»

Le coût du RSA est considérable et exponentiel dans le Morbihan. Avez-vous des idées pour favoriser le retour à l'emploi et réduire l'impact du RSA sur les dépenses publiques?
«Le coût du RSA est certes élevé. La part financée par le Département correspond à une dépense de solidarité (un peu plus de quatre millions d'euros chaque mois), issue pour partie de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) et de notre fiscalité propre. La part financée par l'État, au titre du fonds national des solidarités actives (environ 850.000euros chaque mois dans le Morbihan), complète des revenus trop faibles. Notre contribution a beaucoup augmenté entre2009 et2010, en raison de la dégradation du contexte économique. Elle est en légère diminution depuis le début de l'année. 13.800 foyers morbihannais perçoivent le RSA. Seule une amélioration notable de la situation de l'emploi pourra réellement inverser la tendance. 40% des bénéficiaires sont en activité. Il faut donc agir sur le maintien et l'amélioration de la qualité des emplois. Le Département doit conjuguer ses efforts avec ceux de Pôle Emploi pour le placement des demandeurs d'emploi et avec la Région pour la formation professionnelle. Je reste persuadé que les meilleures idées viennent des entreprises, c'est pour cela que, malgré le resserrement de nos marges financières, nous souhaitons accompagner l'innovation.»

Voir: http://www.lejournaldesentreprises.com/editions/56/actualite/fait-du-mois/francois-goulard-face-a-face-avec-les-patrons-06-05-2011-123678.php

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