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Regards sur les pôles
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27 juin 2011

« Les Français auront à choisir entre une politique réaliste et un projet utopique »

Recueilli par Pierre-Alain FURBURY

Quel bilan dressez-vous du grand emprunt ?

Le grand emprunt s'est imposé pour deux raisons : la nécessité de réagir face à la crise et le constat d'un certain relâchement de la France quant à son effort d'investissement. Notre pays, depuis trente ans, s'était laissé submerger par les dépenses de fonctionnement au détriment des dépenses d'avenir, creusant les déficits sans réelle perspective de générer à terme de nouvelles recettes susceptibles de les combler. Cette fois, le président de la République et le gouvernement ont décidé de faire le contraire. C'est un changement complet de paradigme et, à ce titre, une vraie rupture. Il s'agit de bâtir la France de demain en relançant l'activité industrielle et l'économie française dans la mondialisation. Les résultats de cette politique courageuse commencent à se faire sentir. Avec cet effort d'investissement de 20 milliards d'euros cette année dans la recherche, la formation, les filières industrielles et le développement durable, la France se crée de nouvelles marges de croissance et donc d'emploi. En s'appuyant aussi sur les pôles de compétitivité, des synergies locales se développent, permettant à la France de renforcer sa compétitivité et son tissu d'entreprises de taille intermédiaire.

Le PS critique un « habillage » pour masquer les déficits...
Je regrette toujours les débats manichéens. Le constat est simple : la France a une dépense publique et des taux de prélèvements obligatoires parmi les plus élevés des pays développés. Or que propose le PS ? Une augmentation de la dépense publique et de nouveaux prélèvements fiscaux. Si ces mesures annoncées étaient un jour mises en oeuvre, elles grèveraient durablement la croissance, l'emploi, ainsi que le niveau de protection sociale et de vie des Français.

La France en fait-elle assez pour réduire les déficits ?
Tous les pays doivent être particulièrement vigilants. Mais la France a fait des efforts importants, bien que critiqués par l'opposition, alors même qu'ils sont indispensables pour sauvegarder la confiance des investisseurs internationaux qui lui prêtent. Tels sont : la maîtrise de la dépense publique avec le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, la réforme des retraites ou encore le service minimum, qui limite la paralysie de l'économie par fait de grève. A l'évidence, beaucoup reste encore à faire -je pense en particulier au désastre des ports français victimes de mouvements sociaux disproportionnés.

L'idée de convoquer le Parlement en Congrès pour la « règle d'or » budgétaire est-elle enterrée ?
Il ne faut jamais renoncer. Personne ne peut souhaiter que la confiance dans la signature de la France soit affaiblie. L'opposition n'est pas disposée à voter en Congrès le projet de loi constitutionnelle relatif à l'équilibre des finances publiques ; il manquerait alors une vingtaine de voix pour atteindre la majorité des trois cinquièmes. On peut toujours espérer une évolution positive de la situation car ce serait un consensus bienvenu dans les circonstances actuelles. C'est mon souhait pour la France. Pour l'instant, il n'est pas exaucé.

Nicolas Sarkozy reste très bas dans les sondages. Peut-on être réélu en étant impopulaire ?
La vraie question n'est pas d'être populaire mais d'agir pour la France et les Français. C'est ce qu'a fait le chef de l'Etat depuis quatre ans. Il poursuivra avec courage les réformes jusqu'à la fin du quinquennat. Les Français auront ensuite à choisir entre une politique réaliste, ambitieuse, fondée sur un discours de vérité, et le projet utopique de l'opposition. Qui peut prétendre sérieusement que l'on pourrait revenir à la retraite à soixante ans, augmenter le nombre d'emplois publics, accroître la dépense publique et créer de nouvelles allocations généralisées dans le contexte actuel ? Les réformes sont rarement populaires, mais il y a une réalité qui n'est pas politique et qui appelle un esprit de responsabilité.

Propos recueillis par P.  F., Les Echos

Voir: http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/interview/0201464780534-les-francais-auront-a-choisir-entre-une-politique-realiste-et-un-projet-utopique-186023.php

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