Les dispositifs de soutien public utiles aux PME et ETI de la filière automobile

Oséo et le GREThA se sont intéressés aux PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI) de la filière automobile. Des entreprises qui ont une forte capacité à exporter et à innover et qui s'appuient pour cela sur les dispositifs de soutien public.

Les PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI) qui travaillent dans le secteur automobile restent dans l'ombre des grandes marques. C'est partant de ce constat qu'Oséo et le GREThA (Groupe de recherche en économie théorique et appliquée) ont mené en 2010 une enquête auprès de PME et ETI membres de la filière. Premier constat : ces entreprises ont de fortes capacités à exporter. "Près de la moitié des PME et ETI déclarent exporter une partie de leur production liée à l'automobile. En ce sens, on peut dire que les entreprises de la filière possèdent une réelle capacité à se projeter hors de l'espace national", expliquent ainsi les auteurs de cette étude. Ces entreprises savent trouver des marchés à l'étranger, surtout en Europe de l'Ouest et de l'Est. C'est un des points sur lequel le gouvernement cherche à mettre l'accent à travers son plan d'action export pour 2011, destiné à aider les PME à exporter davantage et qui prévoit notamment un renforcement de la base industrielle des PME et des ETI. Mais si ces entreprises interrogées par Oséo exportent, elles le font différemment selon leur taille. Ainsi, les ETI exportent 46,1% de leur chiffre d'affaires contre 29,6% pour les PME et à peine 4,9% chez les TPE. Autre information : ces entreprises ont une forte propension à innover (54% des répondants). 39,5% de ces entreprises ont ainsi commercialisé un nouveau produit au cours des trois dernières années et 34% d'entre elles ont fait des investissements en recherche et développement. "Les PME et ETI de la filière n'hésitent pas à recourir activement aux dispositifs publics de soutien à l'innovation", précise aussi l'étude. L'Etat comme les collectivités locales proposent ainsi des séries de mesures destinées à aider les entreprises à innover (crédit impôt-recherche-CIR, pôles de compétitivité, pôles régionaux d'innovation et de développement économique solidaire…). Suite à la demande de la Commission européenne, toutes les régions ont aussi élaboré des stratégies régionales d'innovation (SRI) destinées à compléter la politique des pôles de compétitivité dans l'objectif d'associer davantage les PME. A priori, ces soutiens publics sont utiles aux ETI et PME. Et ils l'ont été d'autant plus pendant la crise économique, qui pesait encore sur ces entreprises en 2010. "79% des PME et ETI de la filière ont vu leur chiffre d'affaires chuter entre 2008 et 2009 et 55% ont réduit leurs effectifs", précise l'étude qui souligne aussi que les difficultés ont perduré au cours du premier semestre 2010. Face à cette situation, "les dispositifs de soutiens publics ont permis de préserver l'ancrage de ces entreprises dans la filière automobile.

Durant les douze derniers mois, 41,7% des PME et ETI ont mobilisé ces dispositifs, essentiellement ceux concernant l'innovation (CIR et aides à l'innovation) mais aussi les aides à la trésorerie". Les entreprises souhaitent d'ailleurs que ces aides répondent davantage à leurs besoins structurels (innovation, exportation et amélioration de l'organisation) qu'à leurs besoins conjoncturels (aides à la trésorerie, crédit à court terme, assouplissement des mesures de chômage partiel). Des éléments d'information précieux pour le gouvernement et les régions décidées à les aider à grandir, à exporter et à innover.

Emilie Zapalski

Voir: http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250262092170&cid=1250262075347