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Regards sur les pôles
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3 août 2011

Conjoncture regionale 2011 : Reprise fragile, nombreux nuages

Au second semestre 2010, l’économie mondiale a confirmé le redressement engagé à la mi 2009, mais il convient néanmoins d’en relativiser la portée car les économies développées sont loin d’avoir apuré les conséquences de la récession.

Tous les grands pays industriels affichent encore des niveaux de PIB par habitant inférieurs à ceux du premier semestre 2008. Le chômage, malgré une stabilisation, reste à des niveaux rarement observés. Dans le même temps, se profile un redressement très relatif des finances publiques. Par leurs politiques restrictives, les gouvernements, prennent le risque de freiner une reprise fragile et de retarder la réduction des déficits et des déséquilibres sociaux. En France, la consommation des ménages a encore constitué le plus vigoureux support à l’activité. Pour autant, la persistance d’un taux de chômage supérieur à 9%, une progression du pouvoir d’achat en retrait et une recrudescence de l’inflation, une épargne toujours élevée traduisant le faible niveau de confiance dans l’avenir constituent autant de freins à une reprise durable. L’explosion de la dette limite les marges budgétaires et appelle des arbitrages politiques douloureux. La Révision générale des politiques publiques (RGPP) illustre bien ce dilemme entre la réduction des effectifs de fonctionnaires d’État résultant de recherche d’efficience affichée dans la gestion des dépenses publiques et le maintien structurant des services publics pour assurer l’équité territoriale. En Aquitaine, si l’activité a significativement rebondi, l’emploi est loin de connaître la même inflexion et pour la première fois depuis 5 ans le taux de chômage régional (9,3%) s’affiche au-dessus du taux national (9,2%). Cette évolution traduit certes la forte attractivité qu’exerce désormais la métropole régionale mais aussi la situation très dégradée de certains territoires infra régionaux. La reprise des exportations de l’Aquitaine en 2010 s’est réalisée sans toutefois retrouver le niveau de 2008. Concernant le marché du travail, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, B et C inscrits à Pôle emploi est encore en augmentation à fin avril 2011 sur les douze derniers mois à 3,6% (3,3% au niveau national), hausse qui semble se stabiliser à un niveau toujours très élevé.

La situation en Aquitaine par secteur d’activités

Dans le secteur agricole, après les tendances encourageantes de 2010, deux domaines d’inquiétude marquent la fin du premier semestre de 2011 : d’une part la combinaison températures élevées/sécheresse qui impacte de nombreuses filières, d’autre part la crise sanitaire déclenchée en Allemagne qui s’est répercutée sur certaines productions fruitières et légumières d’Aquitaine.

Concernant la filière vins, dans un contexte historique où la France a perdu la première place en terme de consommation annuelle de vin par habitant au profit de l’Italie, la campagne en cours voit la reprise des transactions se généraliser pour les vins rouges de Bordeaux (sauf pour les côtes) tant en valeur qu’en volumes.

La forte progression des exportations se réalise principalement avec le marché asiatique qui devient le premier client (surtout en valeur +132%). La qualité du millésime 2010 devrait être porteuse pour la filière.

Pour la pêche, le cumul des résultats des deux criées d’Aquitaine est en progression tant en valeur (45,7% par rapport à la même période de 2010) qu’en tonnage 6,5%. Les prix moyens de vente des produits poursuivent leur augmentation dans chacune des criées, avec une moyenne aquitaine de 16% de plus par rapport au premier semestre 2010. La conchyliculture, toujours affectée par la mortalité du naissain reste dans une situation préoccupante, même si les fortes hausses de prix enregistrées à tous les niveaux ont permis aux professionnels de minorer les impacts. Les interrogations portent désormais sur l’avenir de la filière.

La sylviculture poursuit le nettoyage des parcelles touchées par la tempête Klaus (près d’un tiers est réalisé), démarche préalable au reboisement. Le plan scolyte mis en place par les professionnels avec l’aide de l’Etat n’a pas toujours atteint les effets escomptés. Les industries du bois ont enregistré un très bon début d’année avec une pleine utilisation des capacités de production et perspectives de ventes encore en progression, ce qui favorise les investissements. Un ralentissement est cependant perçu pour les lambris et certaines activités du sciage au deuxième trimestre.

Globalement, concernant les industries, l’agrolimentaire a retrouvé sur les premiers mois de 2011 un niveau d’activité proche de celui de 2008 avec une progression des exportations. A moyen terme, les interrogations résident dans la menace des tensions inflationnistes, de l’évolution des cours des matières premières agricoles et des pressions sur les marges des PME. Après la reprise de la fin 2010 et du premier trimestre 2011, les industries de la métallurgie connaissent des évolutions différenciées au deuxième trimestre, avec un fléchissement en fin de période dû à un manque de visibilité dans différents secteurs. Si les industries mécaniques, de transformation des métaux et des biens d’équipement continuent de progresser, les industries électriques se stabilisent et celles d’électronique s’infléchissent encore en lien avec la crise japonaise. L’aéronautique civile commerciale a retrouvé un fort dynamisme, consolidé au cours du salon du Bourget et la remontée des cadences d’Airbus impacte positivement toute la chaîne de sous-traitance et d’équipementiers selon des calendriers variables. L’aviation d’affaires poursuit ses livraisons et les prises de commandes montrent une inflexion encourageante. Les marchés militaires restent toujours dans l’attente de marchés export pour le Rafale. Les activités liées à l’espace sont bien orientées. De nouvelles activités se développent en Aquitaine dans le domaine des drones ou des énergies renouvelables avec la création de clusters permettant la structuration des filières et leur conférant une meilleure visibilité. Les investissements d’avenir bénéficient largement à l’Aquitaine et devraient favoriser la dynamique des pôles de compétitivité.

Pour le secteur de la construction, l’amélioration constatée en Aquitaine pour le bâtiment dès la fin 2010 se poursuit mais de manière inégale selon les départements. Les travaux publics enregistrent une progression de leur activité en ce début 2011 à un niveau supérieur à celui de 2010, mais avec une faiblesse pour la construction des routes en Aquitaine. Les grands chantiers (opération campus, Euratlantique, GPSO…) lancés ou en cours de finalisation laissent augurer un soutien significatif de l’activité de ce domaine.

Concernant les transports, pour les premiers mois de 2011, les transports ferroviaires régionaux de voyageurs renforcent leur attractivité en améliorant leurs fréquentations et leurs résultats, bien que les travaux en cours occasionnent des arrêts de circulation et des retards. Les transports aériens de voyageurs voient également leur progression se poursuivre dans les différents aéroports régionaux. Pour les marchandises, les flux de fret ont repris leur progression dans tous les modes, hormis les ports qui connaissent une relative stabilité pour le Grand Port Maritime de Bordeaux, une baisse pour celui de Bayonne.

Le transport routier de fret a repris sa croissance dans un contexte de concurrence étrangère moins vive. Le fret ferroviaire a retrouvé la croissance notamment sur l’axe nord-sud.

Pour le tourisme, après un début 2011 qui a enregistré une fréquentation touristique plus limitée qu’en 2010, tant pour la montagne que pour les villes (sauf Bordeaux), la saison estivale connaît globalement un bon niveau de réservation avec un ensoleillement marqué.

Enfin, par statut d’activité, L’artisanat poursuit son développement toujours sous la poussée de l’auto-entreprenariat.  L’augmentation de l’emploi se poursuit dans l’économie sociale en 2010 et devrait encore se développer tant avec le remplacement des départs à la retraite que pour répondre aux nouveaux besoins. Pour conclure, si « l’effet de traîne » de la reprise économique mondiale observée devait accompagner à court terme la croissance en Europe et corrélativement dans l’hexagone et en Aquitaine, de nouveaux nuages sont d’ores et déjà susceptibles d’en atténuer la consistance, voire d’en perturber la consolidation. L’économie de l’après crise devra non seulement faire face aux défis économiques et sociaux « traditionnels », mais également rechercher de nouvelles sources de croissance, à la fois respectueuses de l’environnement et mieux partagées. Le partage de la valeur ajoutée, la sécurisation des parcours professionnels, la qualité du dialogue social, le rôle de l’ensemble des « parties prenantes » dans la construction de projets collectifs constituent autant de thèmes qui devraient nourrir les débats à l’occasion des prochaines échéances électorales. L’institution régionale doit veiller à décliner ses efforts en faveur de la recherche et l’innovation à l’échelle infra régionale en irriguant efficacement les territoires ; l’observation de l’«arc de la pauvreté » (du Médoc au Fumelois) constitué par les allocataires du RSA traduit bien cette fracture territoriale. Au-delà des outils de GTEC (gestion territoriale des emplois et compétences) et à l’heure ou la dynamique des pays s’essouffle, un des enjeux majeurs consiste à « penser » le territoire aquitain dans sa globalité à travers une lecture transverse des différents schémas qui président à l’action régionale.

ceser-aquitaine.fr
 
Voir: http://www.echos-judiciaires.com/economie/conjoncture-regionale-2011-reprise-fragile-nombreux-nuages-a8296.html

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