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Regards sur les pôles
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28 août 2011

A droite, les think tanks inspirent (discrètement) les politiques

Depuis une dizaine d'années, les think tanks de droite se sont multipliés, dans l'orbite des gouvernements successifs et ils ont joué un rôle d'inspirateur d'idées. L'un des principaux cercle de réflexion, la Fondation pour l'innovation politique, a été créé en 2004 sous l'égide directe de Jérôme Monod, alors conseiller du président Jacques Chirac.
La Fondapol, reconnue d'utilité publique, n'a jamais caché sa proximité avec le pouvoir actuel. Elle a été reprise en 2008 par les sarkozystes sous la bannière de Nicolas Bazire, n°2 de LVMH, de Charles Beigbeder, PDG de Poweo, et du politique Dominique Reynié, qui la dirige.

Un autre think tank libéral a émergé dans ce paysage : l'Institut Montaigne fondé en 2000 par Claude Bébéar, l'ancien PDG d'Axa. Réunissant 80 entreprises et 200 adhérents, l'Institut se veut indépendant, mais il a une orientation de centre-droit, Bébéar n'ayant jamais caché ses inclinaisons UDF, son militantisme catholique et ses idées économiques libérales.

Secondé par son ex-conseiller spécial chez Axa, Daniel Laurent, par son ami Henri Lachmann (ancien PDG de Schneider et de Strafor), et par l'économiste-essayiste Nicolas Baverez, Claude Bébéar s'est notamment fait remarquer dans le débat sur les discriminations, promouvant l'idée de la charte de la diversité dans les entreprises et la pratique des CV anonymes.

La plupart des think thank branchés sur l'UMP

Aux côtés des deux poids lourds généralistes, Fondapol et Montaigne, une multitude d'autres clubs et think tkanks ont éclos à droite, allant des ultra-libéraux de l'Institut Turgot ou de l'Institut français de recherches sur les administrations et les politiques publiques (Ifrap), aux plus centristes de la Fondation Robert Schuman, avec pour objectif de réunir des expertises et d'influencer les décideurs publics.

Au travers des notes, des rapports, des tribunes dans les médias, des colloques, les échanges sont permanents entre les think tanks libéraux et le pouvoir. Avant 2007, la plupart de ces think tanks étaient déjà branchés sur l'UMP. La Fondation Concorde, créée également sous l'égide de Jérôme Monod à la fin des années 90, a soutenu activement les gouvernements successifs de Jacques Chirac.

Dans un rapport laudateur rédigé en avril 2007, elle se félicitait de l'action de « redressement » de Jacques Chirac, entreprise dans un climat « hostile » face à des « opposants frustrés et une opinion publique influencée par des médias critiques ». L'assouplissement des 35 heures, les premières mesures de réforme des retraites, la création des pôles de compétitivité, la baisse de l'impôt sur le revenu, la mise en place du bouclier fiscal étaient présentés comme des premiers pas prometteurs.

Les ministres discrétement conseillés

Pour préparer sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy a fait plancher à l'UMP des membres de ces mêmes think tanks, mobilisés par Emmanuelle Mignon, la directrice des études du parti. En juin 2007, l'Institut Montaigne a publié un « vademecum 2007-2012 », rappel de toutes ses propositions et véritable programme pour le président Sarkozy qui venait d'être élu. Avec ce commentaire :

« Depuis plusieurs mois, il souffle dans notre pays un profond désir de changement, inédit dans la période récente. Cette aspiration est propice à une vraie modernisation de la France ; elle ne doit pas être déçue.»

L'appui de la Fondapol, de la Fondation Concorde et de l'Institut Montaigne à l'activisme de Nicolas Sarkozy depuis son élection en 2007 s'est donc inscrit dans une certaine continuité : soutien à la réforme du bouclier fiscal, au statut d'auto-entrepreneur, à l'autonomie des universités, au renforcement des pouvoir du Parlement, au grand emprunt, à la révision générale des politiques publiques, à la réforme des retraites.

Avec son réseau d'experts, venus de tous les horizons, l'Institut Montaigne a poursuivi minutieusement son lobbying, travaillant tous ses contacts à l'Elysée, dans les milieux des cabinets ministériels et dans les deux assemblées.

Plusieurs ministres ont été discrètement conseillés par ce think tank, comme Christian Blanc sur le dossier du rand Paris, Fadela Amara sur le thème de la ghettoïsation des banlieues, Eric Besson sur la prospective économique, Rachida Dati et Michèle Alliot-Marie sur la réforme des prisons, Xavier Darcos et Luc Chatel sur les réformes scolaires.

Tous n'ont pas forcément suivi les suggestions des think tanks libéraux qu'ils ont consultés. Mais ceux-ci sont devenus incontournables pour les alimenter en idées neuves. Et ils continuent de le faire. Comme la Fondation Concorde, qui reçoit régulièrement Luc Chatel ou Hervé Novelli. Et qui plaide notamment, avec l'Institut Montaigne et d'autres think tanks libéraux, pour le renforcement de la compétitivité des entreprises et la suppression définitive de l'impôt de solidarité de la fortune. Un de leurs combats constants depuis plusieurs années. Ils espèrent bien y parvenir enfin en 2012…

Voir: http://www.rue89.com/2011/08/23/a-droite-les-think-tanks-inspirent-discretement-les-politiques-218280

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