Un nouveau centre de recherche au coeur de la Cosmetic Valley

Après avoir montré sa capacité à faire émerger des projets très innovants, la Cosmetic Valley va accueillir le nouveau centre de recherche de LVMH.

Ecrit par Chantale HOUZELLE

Demain, la pose de la première pierre du nouveau centre de LVMH Recherche, sur le site de production des Parfums Christian Dior, à Saint-Jean-de-Braye dans la périphérie d'Orléans, va consolider la dimension internationale du pôle de compétitivité Cosmetic Valley. Conçu comme un campus d'innovation à l'américaine dans l'esprit du MIT, Helios sera un lieu de rencontre pour les chercheurs du monde entier en matière de maquillage, de parfums et de soins cosmétiques. «  Notre objectif est de pousser le curseur de l'innovation ouverte le plus loin possible, évidemment dans les limites de la confidentialité nécessaire à nos activités », souligne Eric Perrier, président du GIE LVMH Recherche.

Le nouveau centre de recherche Helios, construit dans un parc de 55 hectares et certifié haute qualité environnementale (HQE), ouvrira ses portes au printemps 2013. Il accueillera les quelque 300 chercheurs de LVMH (également propriétaire des « Echos ») qui développent, chaque année, un millier de nouveaux produits pour toutes les marques du groupe (Dior, Guerlain, Givenchy, Fresh...). Retardé pour des problèmes techniques dûs à une conception initiale trop complexe pour faire la part belle à la lumière naturelle, le bâtiment a été simplifié au niveau de la toiture transparente. Car le concept architectural de ce complexe de 18.000 m 2, dont le coût est estimé à 30 millions d'euros, marque une rupture : « Il n'a pas la forme habituelle d'un peigne, mais une structure triangulaire imaginée avec Arte Charpentier, que nous avons calquée sur les processus de création et d'innovation de nos équipes », explique Eric Perrier qui veut tendre la main aux jeunes entreprises du secteur.

Incubateur privé

«  Nous avons prévu d'y installer un incubateur privé qui pourra accueillir trois ou quatre start-up par an. Nous mettrons à leur disposition une plate-forme technologique équipée des outils nécessaires aux recherches cosmétiques les plus avancées, comme la culture de cellules », précise-t-il. Et, pourquoi pas, quelques spin-off de LVMH Recherche : « Pour la première fois, nous allons encourager des chercheurs du groupe à se lancer, en les mettant dans les conditions idéales pour créer leur entreprise. »

Ce grand projet porté par un acteur privé met en lumière un paradoxe en France. Alors que les marques tricolores brillent sur la scène internationale, à l'image du leader mondial L'Oréal, le secteur des cosmétiques et de la parfumerie est encore le parent pauvre de la recherche publique nationale. Sous l'impulsion de la Cosmetic Valley, il est néanmoins sorti de l'ombre. «  Notre principal succès est que l'Etat reconnaisse que cette profession fait de la recherche à haute valeur ajoutée. Quand on a lancé le pôle, il y a six ans, cette industrie qui apporte de la richesse au pays, était encore considérée comme accessoire à Bercy », rappelle Jean-Luc Ansel, directeur général du pôle de compétitivité.

A ce jour, il a fait émerger 82 projets collaboratifs entre acteurs privés et laboratoires publics, récoltant une enveloppe globale d'aides de 120 millions d'euros. «  Nous avons prouvé que nos projets de recherche ont une plus-value importante. Dans le cadre du futur contrat de performance des pôles de compétitivité prévu début 2012, après l'audit en cours, on voudrait un engagement de l'Etat sur la création d'un centre de recherche public dédié au secteur qui n'existe pas en France », espère Jean-Luc Ansel.

C. H., Les Echos

Voir: http://www.lesechos.fr/innovation/technologies/0201650320626-un-nouveau-centre-de-recherche-au-coeur-de-la-cosmetic-valley-231524.php

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