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Regards sur les pôles
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24 octobre 2011

e-Autonomie, l’Ariège territoire pilote

Quand la technologie se met au service de la vieillesse et de la dépendance
 
Publié le 20 octobre 2011

On connaissait le e-commerce (prononcez i-commerce), voilà la e-autonomie. Plus simplement, les technologies de l’information et de la communication au service de la dépendance, de la vieillesse et du maintien à domicile. Avec 30% de la population locale qui a plus de 60 ans, Ariège Expansion a décidé de s’adapter à ce qui est aussi une réalité du territoire et de faire d’un handicap un atout : créer des emplois sur un secteur où tout est à imaginer, la surveillance des personnes âgées dépendantes ou victimes de maladies cognitives. L’idée a déjà séduit les pôles de compétitivité qui mettent 3,8 millions d’euros sur la table pour voir si elle peut se décliner de façon concrète.

30% de la population ariégeoise a plus de 60 ans. Et il y a presque autant de 75/89 ans (12,7%) que de 15/29 ans (13,9%). Ce n’est pas une nouveauté, l’Ariège est un département où le grand âge est très présent, à l’instar de tous les départements ruraux. On ne vous apprendra rien non plus en vous disant que les maladies de la cognition (type Alzheimer) sont de plus en plus nombreuses (à ce point que l’on parle parfois d’épidémie), et que la grande majorité des personnes âgées souhaite rester à domicile tant que leur état de santé le leur permette.

Et on a envie d’ajouter, en cas de pathologies importantes liées à l’âge, tant que les finances d’une part et l’entourage familial de l’autre tiennent le coup. La dépendance, la perte d’autonomie non seulement usent les aidants, mais aussi le porte-monnaie, privé et collectif. D’où l’idée de développer une filière d’activité qui d’une part pourrait engendrer des économies d’échelle, et de l’autre apporterait un confort de vie tant à la personne âgée qu’à l’entourage, qu’il soit familial ou professionnel.

“Avec Sacha, j’avais l’impression de faire une lettre au Père Noël”

Depuis plus d’un an, l’agence de développement s’est rapprochée des acteurs de la santé pour recueillir leur avis et leurs besoins. 50 entretiens ont été réalisés pour collecter ces attentes et rédiger un plan d’action. Le Dr Lawrence Bories, gérontologue et chef de pôle au CHIVA, a participé activement à ces rendez-vous : “j’avais l’impression de faire une lettre au Père Noël” témoigne-t-il à la presse après une réunion de comité de pilotage, même si ce sont des mondes différents que l’on fait travailler ensemble (Ndlr : les entreprises et le médico-social).

Car pour ce médecin vigilant et humaniste, pas question de transformer ses patients en rats de laboratoires ou en cyborgs papis. “Ça a été compliqué sur le plan éthique” relève-t-il encore en rejoignant une autre partenaire du projet, la patronne de Bouillotte & Chaudron, l’une des toutes premières entreprises à s’être lancée sur le service à la personne : “la technologie oui, mais à condition que la relation humaine n’en soit que valorisée”.

Alors de quelle technologie parle-t-on ? Sacha (acronyme de Search and Computerize Human Acts), c’est un système de géolocalisation et de détection des chutes des personnes âgées fugueuses et/ou démentes. Un patch miniaturisé que l’on place dans le dos de la personne, qui grâce à un système de radiocommunication par triangulation (en basse fréquence), envoie un signal d’alerte soit sur un smartphone, soit via un centre d’appel. Le CHIVA va bientôt expérimenter ces patchs, notamment dans le cadre du nouvel établissement de Belissen qui va ouvrir le 17 novembre à Foix, et contribuer à développer cette technologie. “Nous sommes sur des cas très concrets, une personne victime de démence peut s’arracher un bracelet électronique, d’où le choix d’un patch dans le dos, nous devons avoir une grande autonomie, une semaine, car l’instrument peut s’utiliser tant en établissement qu’à domicile”. Ce patch serait alors une aide technique au maintien à domicile surtout que “les troubles de la mémoire et les chutes sont les deux premières raisons qui conduisent les personnes en institution”.

Des caméras non intrusives

L’entreprise “Bouillotte & Chaudron”, confrontée à la réalité du maintien à domicile, son coût, l’épuisement des aidants, et finalement les limites d’une surveillance 24h/24, a imaginé un plateau de télé-assistance avec une surveillance nocturne. Là, il s’agit de caméras non intrusives (il n’y a pas d’images), un système qui détecte le mouvement, qui déclenche une alarme en cas de chute ou d’anormalité du rythme. Reste à savoir qui réceptionne le signal d’alarme et qui intervient. “S’aider d’une technologie avancée permet d’avoir une meilleure relation humaine, soutient Christelle Jourdain, je préfère qu’une de mes salariées passe deux heures avec une personne dépendante, établisse une relation, fasse quelque chose, plutôt qu’elle y aille quatre fois une demi-heure, vérifier si tout va bien”. Si les premiers patchs devraient être posés d’ici à 18 mois, on mesure toute l’ampleur des innovations à mettre en oeuvre pour affiner, rentabiliser et sécuriser les autres services.

Mais si les pôles de compétitivité “Cancer Bio Santé” et “Aerospace valley” ont mis 3,8 millions à disposition, c’est qu’ils doivent y croire un tantinet. Même le fonds Unique Interministériel apporte son soutien. A qui profitera ce budget ? concrètement, aux entreprises qui vont développer ces technologies, qui seront subventionnées à 45% pour couvrir leurs dépenses de recherche et de développement. Ainsi qu’aux laboratoires de recherche comme le LAAS/CNRS, et aux partenaires publics associés comme le CHIVA, qui, eux, seront subventionnés à 100%.

D’ailleurs l’EHPAD de Belissen va accueillir un plateau technique où des entreprises pourront s’installer. Le but étant que le CHIVA profite de ces avancées technologiques et offre une vitrine aux entreprises qui y ont contribué. Pour Didier Kuss, directeur d’Ariège Expansion, il s’agit “de faire d’une pyramide des âges un peu compliquée un atout, et surtout de créer une filière et de l’emploi autour de ces technologies. Des entreprises comme Minco, Aria, Disea, qui travaillent sur des capteurs, peuvent etre concernées, ou encore des centres d’appel”.

Article paru sous la signature de Cécile Dupont dans la Gazette ariégeoise du 14 octobre 2011
 
Voir: http://www.gazette-ariegeoise.fr/4580-e-Autonomie-l-Ariege-territoire-pilote.html

PB VEILLE CONSULTING
L'information au service de l'entreprise
http://www.pb-veille-consulting.com

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