L'industrie picarde résiste bien grâce à l'exportation
13/03/2012
Par Guillaume Roussange
Le secteur industriel reste le moteur des échanges internationaux de la Picardie. Mais la crise a accéléré l'hémorragie des effectifs, notamment chez les sous-traitants de l'automobile.
Mécanique, métallurgie, chimie. La crise n'a rien changé au trio de tête des secteurs picards les plus dynamiques à l'export. Et ce malgré la multiplication des plans sociaux opérés par des groupes tels que Still Saxby, Goss International, Lee Cooper ou Continental, qui ont provoqué une hémorragie de 19.000 emplois industriels entre 2004 et 2011 en Picardie. Pour la seule année 2009, quelque 7.000 emplois ont ainsi disparu dans les établissements réalisant plus de 10 % de leur chiffre d'affaires hors de France : « La crise a mis en exergue la situation locale de l'emploi, qui évoluait à la baisse depuis plusieurs années, notamment du fait de la diminution d'activité constatée dans l'industrie automobile », indique une étude réalisée conjointement par l'Insee et les services de la chambre de commerce et d'industrie régionale (CCIR).
Quelques leaders mondiaux
En dépit de ces difficultés, l'industrie constitue toujours la trame du tissu économique picard, grâce à un réseau de PME industrielles particulièrement dynamiques à l'international. C'est par exemple le cas d'entreprises comme Le Creuset, Unither, Biolabo ou Douce Hydro, qui figurent désormais parmi les leaders mondiaux de leur secteur.
Mécanique, métallurgie et chimie représentent d'ailleurs « 25 % des emplois des PME exportatrices contre 11 % en moyenne sur le plan national », indique Vincent Trelcat, l'un des auteurs du rapport. Suivent les secteurs du transport et la logistique, où « un peu moins de 50 % des entreprises indépendantes réalisent au moins 10 % de leur chiffre d'affaires hors de France », note le rédacteur.
Autre phénomène souligné : l'impact des pôles de compétitivité Industrie et Agro-Ressources (chimie verte) et I-Trans (transports durables), qui semblent jouer à plein leur rôle de levier à vocation mondiale. « Un pôle de compétitivité est un facteur stimulant. C'est particulièrement vrai dans la région de Compiègne, où les différentes branches de la chimie se développent à l'export, soutenues par la collaboration avec les établissements d'enseignement supérieur (UTC, Ecole de chimie organique-Escom) », poursuit Vincent Trelcat.
En Picardie, près de 10.000 établissements, dont 3.600 PME indépendantes, seraient présents à l'international, générant 10 milliards d'euros d'activité environ chaque année. « La Picardie se situe donc à un niveau tout à fait honorable derrière les régions frontalières et l'Ile-de-France », souligne le responsable. Au total, environ 160.000 salariés picards appartiendraient à une entreprise présente à l'international.
CORRESPONDANT À AMIENS
Guillaume Roussange
Patrick Barbieri
PB VEILLE CONSULTING
L'information au service de l'entreprise