L'attraction des pôles d'excellence se poursuit dans le Nord-Pas-de-Calais

21/05/2012

 

La région a en partie structuré sa stratégie économique autour de quatorze pôles d'excellence. Point de situation avec Pierre de Saintignon, vice-président du conseil régional en charge des affaires économiques.

- Comment sont nés les pôles d'excellence dans la région ?

« C'était en 1998. Les filatures se cassaient la gueule les unes après les autres. Parfois, les entreprises allaient au galop, droit dans le mur.

Le PRTH, le pôle du textile et de l'habillement, a été lancé dans ce contexte. Il a été le premier espace de dialogue entre les différents acteurs et fondateur dans la politique économique de la région. C'est de là que sont nés les pôles d'excellence, qui existaient avant même les pôles de compétitivité.

L'idée a été reprise au niveau national par Jean-Louis Borloo. »

- Où en est le dispositif des pôles dans le Nord - Pas-de-Calais ?

« En matière de pôles d'excellence, nous arrivons à la fin de la première étape. Je ne dis pas que nous n'en créerons pas d'autres, mais le maillage est intéressant. Le financement de l'ensemble de pôles (de compétitivité et d'excellence) par la Région a atteint 7 millions d'euros en 2011. Ce montant devrait être assez similaire en 2012. »

- Les pôles d'excellence ne sont-ils pas redondants avec les pôles de compétitivité ?

« L'existence des pôles de compétitivité ne gomme pas l'utilité des pôles d'excellence qui sont davantage orientés vers la recherche, la formation et l'internationalisation, l'intelligence économique... Les pôles d'excellence ont aussi un aspect territorial afin de faire en sorte que la soucoupe Nord - Pas-de-Calais soit tirée par les différents territoires de la région. Les pôles de compétitivité, eux, mettent l'accent sur les projets, en collaboration entre les entreprises, les laboratoires, les organismes de formation. »

- Les pôles d'excellence sont-ils efficaces ?

« Tous les pôles n'en sont pas au même stade de développement. Certains existaient depuis longtemps et étaient déjà structurés. D'autres ont été mis en place plus récemment. Je pense qu'ils sont efficaces au regard du mandat qui est le leur. Ce sont des instruments de développement du territoire régional. Ils incarnent la conception que j'ai du Nord - Pas-de-Calais qui a un rôle économique majeur à jouer dans le monde : dans un rayon de 300 kilomètres autour de Lille, la zone de chalandise est la première en France, la deuxième dans le monde derrière Tokyo avec 78 millions d'habitants et un marché potentiel de 1 800 milliards d'euros quand le même périmètre autour de Paris représente 760 milliards d'euros. Nous faisons partie des trois premières zones de consommation mondiale. Il faut faire les bons choix économiques. »

- Les pôles de compétitivité sont évalués cette année. Qu'en est-il des pôles d'excellence ?

« Nous suivons les pôles de très près. Mais il fallait leur laisser le temps du démarrage. Nous allons maintenant construire un temps zéro de référence et évaluer les pôles en fonction de différents indicateurs : la gouvernance, l'aptitude à faire travailler les différents acteurs ensemble, l'intelligence économique, l'innovation... »

- Que se passera-t-il si des pôles ne fonctionnent pas correctement ?

« Si nous pensons que les choses ne sont pas ajustées, nous pouvons faire bouger les lignes. Et si un pôle d'excellence s'avérait inutile, nous l'arrêterions, sans état d'âme. Nous ne sommes pas là pour entretenir des danseuses. »

PAR VALÉRIE SAUVAGE

Voir: http://www.lavoixeco.com/actualite/Secteurs_activites/Services_aux_entreprises/2012/05/21/article_l-attraction-des-poles-d-excellence-se-p.shtml

Patrick Barbieri
PB VEILLE CONSULTING
L'information au service de l'entreprise

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