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Regards sur les pôles
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9 juin 2012

Inciter les entreprises à innover, clef de la nouvelle croissance

Par Yves Vilagines

06/06/2012

Soutenue fiscalement et mieux financée, l'innovation peine cependant à décoller. Investir en R&D est l'une des conditions de la sortie de crise.
Seulement 3 % des chefs d'entreprise anticipent une baisse de leur effort d'innovation dans les années à venir, selon une étude réalisée par Ifop et Grenoble EM (*). Malgré la crise, les entrepreneurs entendent miser sur l'innovation pour rebondir. Ils sont 62 % à vouloir augmenter leur effort de R&D.

Toutefois, ils se disent freinés par les difficultés d'accès au crédit, les réticences au changement en interne, la réduction des coûts et enfin par un manque de compétences. Pourtant, depuis plus de dix ans, l'Etat, les collectivités locales, les administrations et même l'Union européenne tentent de créer les conditions favorables à la relance par l'innovation. L'écosystème, en particulier en France, s'est considérablement transformé : création des pôles de compétitivité, réforme du crédit impôt recherche, investissements d'avenir du grand emprunt... Le CIR constitue même un dispositif fiscal très avantageux, « l'un des plus favorables par rapport à d'autres pays », concède Olivier Ferrary, responsable de la stratégie « special chemicals » chez Solvay, et rapporteur d'un think tank sur l'innovation à l'Association des centraliens. Comment atteindre l'objectif de 3 % du PIB en dépenses de R&D en France, et dépasser les 2,2 % actuels ?

Le premier axe stratégique consiste à ouvrir l'innovation privée, en commençant par faire travailler ensemble entreprises et laboratoires publics, grands groupes, PME et start-up. Sur ce chantier, les pôles de compétitivité sont en première ligne. Ainsi, Algues de Bretagne, PME de 17 salariés basée dans le Finistère et spécialisée dans la production d'algues alimentaires, consacre à la R&D 6 % de son chiffre d'affaires de 2 millions d'euros en 2011.

L'entreprise a récemment travaillé au sein de Valorial, pôle spécialisé dans l'agroalimentaire, à la mise au point d'un procédé d'industrialisation de perles d'algues. Cette année, elle a rejoint le pôle Mer pour travailler sur des produits de « cosmeto-food ». Christine Le Tennier, patronne de caractère d'Algues de Bretagne, le reconnaît « sans la réforme du CIR et les aides d'Oséo, nous n'aurions pas réalisé autant d'investissements ». Elle pointe aussi les limites de l'innovation collaborative. « On nous impose de travailler avec des partenaires qui peuvent ensuite nous faire concurrence. » Mais ses efforts de R&D confortent l'activité puisque le chiffre d'affaires a progressé de 25 % l'an dernier. Une dizaine de brevets ont été déposés, et l'entrepreneure concède avoir reçu une offre de rachat de la part d'une grande entreprise.

Changer les mentalités

Il reste cependant à faire bouger les mentalités. « Les freins culturels restent un problème majeur et complexe dans notre pays. Le métier d'ingénieur ne fait plus rêver et la recherche publique peine encore à communiquer aux entreprises sur l'utilité de leurs travaux », admet Olivier Ferrarry. Et de se comparer à l'Allemagne, où les Instituts Fraunhofer, pont entre la recherche publique et les entreprises, ont cinquante ans d'avance sur nos pôles de compétitivité et nos Instituts Carnot. Mais la compétition ne se joue plus en Europe. La course à l'innovation est mondialisée. A travers son programme pluriannuel de soutien à la recherche, l'Union souhaite que les entreprises et la recherche publique débordent des cadres nationaux. Elle incite à la coopération intraeuropéenne, parfois à la spécialisation territoriale, mais surtout à la construction d'une vision à long terme. L'économiste Philippe Aghion, professeur à Havard et héraut de « L'Economie de la croissance », titre d'un de ses ouvrages, n'a de cesse de le rappeler : il faut d'abord investir dans l'éducation. « Le primaire, le secondaire et les grandes écoles ne suffisent pas. Il faut des universités autonomes, bien financées, avec des écoles doctorales de très haut niveau. » Et de rappeler que, en Europe, nous dépensons en moyenne 10.000 euros par an et par étudiant, soit trois fois moins qu'aux Etats-Unis.

Voir: http://www.lesechos.fr/supplement/20120606/special_inventeurs_europeens/0202087766864-inciter-les-entreprises-a-innover-clef-de-la-nouvelle-croissance-330748.php

Patrick Barbieri
PB VEILLE CONSULTING
L'information au service de l'entreprise

http://www.pb-veille-consulting.com

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