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Regards sur les pôles
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16 juin 2012

Recherche et développement : l'Ile de France est à un tournant

Fabien Piliu

Copyright Reuters

Selon une étude du Centre régional d'observation du commerce, de l'industrie et des services (CROCIS) de la CCIP, le potentiel de R&D français reste très largement concentré en Ile-de-France. Mais la concurrence des territoires régioanaux et surtout des lânders allemands est de plus vive. Le projet
Paris-Saclay devrait redonner un second souffle à la région.

Malgré les efforts successifs de décentralisation, la France reste jacobine. Paris et sa région restent incontournables, en particulier dans le domaine
économique. La recherche et développement ne fait pas exception. « Le potentiel de R&D français reste très largement concentré en Ile-de-France », constate Mickaël Le Priol, auteur d'une étude du Centre régional d'observation du commerce, de l'industrie et des services (CROCIS) de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP),.

Ainsi, selon les derniers chiffres connus, secteurs privé et public confondus, la région-capitale regroupait en 2008 142.790 personnes en "équivalent
temps-plein recherche", dont 88.900 chercheurs et représentait par conséquent 37 % de l'ensemble des effectifs de R&D en France. « Cette proportion élevée est d'autant plus importante que la région Ilede-France représente moins d'un quart de l'emploi salarié total national », observe le chercheur.

Une R&D équilibrée sur le plan sectoriel

Ce poids de 40% de la R&D francilienne en France se confirme également en termes de dépense intérieure de recherche et développement (DIRD) puisque l'Ile-de-France pesait en 2008 pour 16,4 milliards d'euros sur les 41,1 milliards dépensés dans l'Hexagone. Une R&D répartie assez de façon assez homogène sur le plan sectoriel. « La contribution de la région-capitale aux dépenses nationales de R&D privées est systématiquement la plus élevée dans les grands secteurs : 46,1 % pour les transports / biens d'équipement, 38,8 % pour la pharmacie / chimie et 38,2 % pour l'aérospatial / électronique », explique le CROCIS.

Derrière, les trois premières régions les plus dynamiques en matière de R&D (Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées et Provence-Alpes-Côte d'Azur -) suivent d'assez loin : en 2008, elles représentaient respectivement 11,4 %, 8% et 6,5 % de la DIRD française et 11,7 %, 6,9 % et 6,7 % de l'ensemble du personnel de R&D en France.

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Malgré son rang, l'Ile de France commence à subir la concurrence des territoires, dont la R&D
publique et privée est fortement stimulée par le développement des pôles de compétitivité. Selon le CROCIS, la DIRD a crû moins vite ces dernières années dans la région qu'au niveau national, n'augmentant que de 11,6 % contre une hausse 13,4 % entre 2005 et 2008. Par ailleurs, les dépenses de l'Ile-de-France en R&D ne représentaient que 3% du PIB régional en 2009. « Ce ratio DIRD / PIB régional est donc assez nettement supérieur à celui observé en moyenne sur l'ensemble de la France (2,3 %) ou au niveau de l'Union européenne des 27 (2%) mais il peut être considéré comme insuffisant pour trois raisons : d'une part, parce que les dépenses de R&D rapportées au PIB régional de Midi-Pyrénées (4,4 %) sont bien supérieures ; d'autre part, parce que le ratio francilien s'inscrit sur une pente négative. Il s'élevait ainsi à 3,5 % en 1997 », rappelle le CROCIS.

La concurrence allemande est très forte

La concurrence n'est pas seulement régionale. Elle est également internationale. Certes, en matière d'effort de R&D, la France fait mieux que les
agglomérations de Londres et de Milan. Mais elle est largement distancée par deux régions allemandes.

Ainsi, le Bade-Wurtemberg (région de Stuttgart, de Karlsruhe, etc.) se distingue parmi les grandes régions européennes en dépassant très largement les
objectifs de la Stratégie de Lisbonne (16,3 milliards investis, soit 4,8 % du PIB du Land consacré à la R&D en 2009). Le Bade-Wurtemberg, ainsi que la Bavière (région de Munich, Nuremberg, etc.), se démarquent encore plus en termes de dépôts de brevets auprès de l'Office européen des brevets (OEB) et dépassent ainsi très largement les autres grandes régions du Vieux Continent. En effet, plus de 2.500 demandes de brevets ont été déposées auprès de l'OEB en 2009 par chacun des deux Länder, soit respectivement 251 et 207 demandes par million d'habitants pour le Bade-Wurtemberg et pour la Bavière. A la même date, l'Ile-de-France a déposé à peine plus de 1.100 demandes de brevets, soit 96 par million d'habitants. « En tout état de cause, cette perte de vitesse de l'Ile-de-France par rapport aux Länder allemands est assez symbolique du retard pris par la France pendant les années 90 et au début des années 2000 en matière de R&D. En effet, si la France a perdu du terrain sur cette période en termes d'attractivité et de dynamisme l'emploi et de son industrie, ceci est dû en partie à un déficit d'innovation : la France et l'Ile-de- France ont moins investi dans la R&D que leurs concurrents directs, notamment en Europe », avance Mickaël Le Priol. Quant aux mesures prises depuis pour relancer la R&D (autonomie des universités, simplification du crédit impôt recherche, création de l'Agence nationale de la recherche...), il faudra attendre quelques années pour qu'elles produisent leurs effets, notamment en Ile de France.

Le projet de Paris Saclay à l'horizon 2020

Il en est de même avec le Schéma de Développement Territorial du plateau de Saclay adopté par l'établissement public Paris-Saclay le 13 janvier. Celui-ci
définit les grandes orientations du projet d'aménagement du plateau et aboutira à l'élaboration d'un ou deux contrats de développement territorial. Pour
mémoire, l'idée principale est bien de créer un pôle scientifique et technologique de classe mondiale, la nouvelle Silicon Valley européenne, ainsi qu'un
pôle universitaire capable de concurrencer les universités américaines les plus novatrices telles que Stanford évidemment mais aussi le Massachusetts
Institute of Technology (MIT) ou encore Georgia Tech. Pour y parvenir, l'objectif est de constituer un campus regroupant 10.000chercheurs et 30 000
étudiants, notamment en transférant plusieurs grandes écoles sur le plateau de Saclay. Si le projet Paris-Saclay s'inscrit sur le long terme, à l'horizon
2020, l'arrivée de centres de recherche est déjà en cours : c'est notamment le cas du pôle de R&D d'EDF qui emploie déjà près de 1.000 salariés à Clamart et qui viendra renforcer le "cluster" scientifique de Saclay dès 2014.

Voir:http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20120611trib000703190/recherche-et-developpement-l-ile-de-france-est-a-un-tournant-.html

Patrick Barbieri
PB VEILLE CONSULTING
L'information au service de l'entreprise

http://www.pb-veille-consulting.com

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