Le passage des entreprises françaises au numérique est un enjeu atteignable

Par Emmanuelle Delsol

Publié le 17 octobre 2012

Numérique, Le choix de la rédaction, Alcatel - Lucent

Assises de l'industrie 2012

© L'Usine Nouvelle

C'est le point de vue que Jean-Luc Beylat a partager ce 17 octobre aux Assises de l'industrie, organisées par L'Usine Nouvelle. Il intervenait dans une table ronde consacrée à l'industrie digitalisée et son potentiel de croissance.

Le patron des laboratoires de recherche de l'équipementier Alcatel-Lucent, les historique Bell Labs, Jean-Luc Beylat, est aussi président du pole de compétitivité francilien System@tic. De ce poste d'observation privilégie de la R&D dans le monde de l'embarqué en particulier, il estime que les PME française accusent effectivement un certain retard dans leur approche du numérique.

Pour lui, "il y a bien des retards en France dans la connexion entre la R et D et le manufacturing, c'est certain. C'est particulièrement criant, si l'on compare avec l'Allemagne, par exemple. En revanche, le même constat a été fait aux USA avec une désindustrialisation au moins équivalente. Toujours est il que pour les industriels, c'est une véritable "moins-value. Comme les infrastructures routières ont créé le commerce, aujourd'hui il faut creer les infrastructures pour les données, qui sont les nouvelles marchandises."

Pour Jean-Luc Beylat, l'enjeu n'est pas du tout inatteignable. Loin de là. "C'est le moment d'accélérer. Il y a des opportunités dans le cloud, par exemple.Dans des sujets comme l'usine virtuelle, la simulation, il y a déjà une interaction entre PME et grands groupes au sein d'un pôle comme System@tic. L'open source est une autre voie. Ce n'est pas complexe, contrairement à ce que pensent certaines entreprises, c'est simplement différent."

Du coté de la filiere numérique, en revanche, le patron des Bell Labs tient à souligner les atouts francais. Apres les moteurs de recherche et les reseaux sociaux où les americains, google et Facebook ont raflé la mise, la prochaine vague à saisir est celle du big data. Et les Français ont selon lui tous les atouts pour se lancer et reussir. Collecte de données, analyse, algorithmes, mise en forme, création de services... Les sujets sont nombreux sur lesquels se développer.

"Mais les grands chantiers de demain sur ce sujet, ce sont aussi les chantiers des acteurs publics dans les transports, la ville, l'énergie", ajoute-t-il. Les acteurs français ont toutes les chances de réussir. Via le logiciel libre, par exemple, dont l'industrie a beaucoup de pieds à terre à Paris. Ce domaine est un espace de créativité et d'innovation qui va beaucoup plus vite que les autres. Et leurs seuls problèmes actuels sont des problèmes de croissance. comme le recrutement, par exemple. Au point qu'ils en sont à créer leurs propres structures de formation."

Bien sur, le president du pôle de competitivité System@tic ne peut conclurer sans relever les atouts qu'il trouve à ces structures qui ont deja 7 ans d'age. "Les pôles de compétitivité ont un nombre bluffant de projets d'innovation et de création d'entreprises. Au dela des objectifs qui leur ont été fixés."

Et d'appuyer sur la capacité des grands groupes dans ces pôles à accompagner les PME en particulier dans leur développement à l'international. "nous avons favorisé l'implantation en Chine et aux USA d'une vingtaine d'entreprises associées à de grands groupes sur des actions locales, à shanghain par exemple. Un véritable accélérateur de particules!"

Voir: http://www.usinenouvelle.com/article/le-passage-des-entreprises-francaises-au-numerique-est-un-enjeu-atteignable.N184244

Patrick Barbieri
PB VEILLE CONSULTING
L'information au service de l'entreprise

http://www.pb-veille-consulting.com