Hervé Novelli : Israël est un modèle dans le secteur de l’innovation

Par A. Grayman et S. Zenati pour Guysen International News, Jeudi 1 novembre 2007

Le ministre chargé des Entreprises et du Commerce Extérieur dans le gouvernement français de François Fillon était en visite en Israël du 30 octobre au 1er novembre. Au cours de son bref séjour, Hervé Novelli a expliqué que ce qui manquait aujourd’hui à la France, "ce sont des relais de croissance qui permettraient de valoriser l’innovation". "Nous allons aller les chercher" a-t-il précisé. Pour cela, le ministre est venu s’inspirer de ce qu’il a appelé le "modèle" israélien.

Accompagné par une délégation de parlementaires et de chefs d’entreprises français, le secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’Economie, des Finances et de l’Emploi, s’est rendu en Israël, de manière à prolonger et à réactiver les relations franco-israéliennes, aussi bien au niveau politique qu’économique.

Hervé Novelli à donc poser le pied sur le sol hébreu avec trois objectifs en tête.

Tout d’abord, il souhaitait constater la réalité des relations commerciales et économiques qui existent entre les deux pays.
"En matière d’exportations et d’importations, nous nous situons autour du milliard d’euros, ce qui est bien, mais pas suffisant" a déclaré Hervé Novelli.

"Les liens à la fois historiques ou culturels qui nous unissent à l’Etat hébreu nécessitent que ces relations s’intensifient" a-t-il précisé.

Le premier objectif de sa visite était donc d’apporter à la fois un éclairage sur la situation bilatérale actuelle, et en même temps, donner un coup d’accélérateur à ces relations.
"J’ai visité hier (mercredi 31 octobre) l’usine de dessalement d’eau de mer d’Ashkelon (Veolia) qui est notre plus gros investissement en Israël, environ de l’ordre de 150 millions d’euros. Mais ce n’est pas un investissement de taille, comparé à ceux que la France réalise ailleurs" a expliqué le ministre.

Le secrétaire d’Etat a également mis l’accent sur le domaine des innovations et des progrès technologiques, qui sont selon lui, le troisième facteur significatif de la croissance économique.
Un domaine dans lequel Israël excelle.

En effet, l’Etat hébreu s’est très tôt tourné vers le développement de ce secteur d’activités, dans un premier temps pour des raisons concrètes liées aux mesures de sécurité, puis maintenant parce que "ce petit pays a compris que les innovations étaient la clé de l’avenir de la croissance économique " a annoncé Hervé Novelli.

"Je suis donc convaincu qu’Israël a beaucoup à nous apprendre dans ce domaine. Un pays qui consacre 5 % de son PIB à la recherche et au développement, ne peut être qu’un modèle pour la France" a-t-il ajouté.

Ce dernier a alors félicité Israël, "un des rares pays au monde à avoir su allier un haut niveau de développement et une forte croissance".
Et ce succès est dû, selon Hervé Novelli, à l’impulsion donnée par les pouvoirs publics.

"Le gouvernement accompagne les projets jusqu’à leur réalisation. Il y a un véritable relais de la part des autorités. Et c’est ce qui fait le succès d’Israël dans ce domaine. Au départ, les incubateurs israéliens étaient financés à 85 % par les pouvoirs publics. Mais peu à peu, ce taux décroît pour atteindre un chiffre raisonnable aujourd’hui" a souligné le ministre.

"Je repartirai avec la conviction que la politique française initiée depuis quelque temps, sous l’égide du Président Sarkozy, va dans le bon sens" a-t-il conclu.

L’actuel chef de l’Etat français avait mis en place, en 2003, lorsqu’il était ministre de l’Economie et des Finances, des pôles de compétitivités, qui devaient permettre, selon la définition du ministre, de "fertiliser le champ d’innovation, à travers une opération de décloisonnement entre la sphère politique et les laboratoires de recherche du secteur privé".

Hervé Novelli a déclaré qu’il souhaitait "qu’une véritable coopération bilatérale s’établisse entre les pôles de compétitivité français et les institutions israéliennes qui remplissent cette même fonction".

Dans le cadre de sa visite, un nouvel accord a donc été signé, jeudi 1er novembre dans l’après-midi, entre Sophia Antipolis et Matimop, centre industriel pour la recherche et développement israélien, un véritable coup de fouet pour cette coopération franco-israélienne.

Par la suite, le ministre a proposé d’étudier la création d’un fond d’investissement franco-israélien, dédié aux petites et moyennes entreprises axées sur le champ des innovations qui représentent au total 71 pôles de compétitivité français et 22 incubateurs israéliens.

Cette banque sera financée paritairement par la France et Israël, et ne "saurait excéder une centaine de milliers d’euros" a précisé le secrétaire d’Etat, rappelant que la France dépensait déjà 500 millions d’euros pour soutenir les entreprises qui adhèrent aux pôles de compétitivité.

Il a également évoqué la création d’un comité d’hommes d’affaires de haut niveau, qui se réunira régulièrement afin d’établir des projets communs concrets de développement entre la France et Israël.
"J’ai rencontré hier soir à l’Ambassade des hommes d’affaires et des politiques israéliens, et j’ai senti qu’il y avait une attente. Une attente que la France doit combler" a-t-il expliqué.

Pour conclure son voyage, Hervé Novelli a rencontré Elie Yishai, vice Premier ministre chargé de l’Industrie, du Commerce et du Travail, ainsi que le gouverneur de la Banque d’Israël, Stanley Fisher, puis a participé à la conférence du Premier ministre où il a abordé cette question des pôles de compétitivité.

Une véritable volonté d’intensifier les liens entre Israël et la France, qui se poursuivra par la visite annoncée au cours du premier semestre 2008, de Nicolas Sarkozy en Israël.

RENCONTRE DE H. NOVELLI ET E. YISHAI

Dans le prolongement des entretiens des deux Premiers ministres, MM. Fillon et Olmert, le 22 octobre à Paris, appelant au renforcement du partenariat économique et technologique entre les deux pays, le Secrétaire d’Etat aux Entreprises et au Commerce extérieur de la République Française, M. Hervé Novelli, et le Vice-premier Ministre, Ministre de l’Industrie, du Commerce et du Travail de l’Etat d’Israël, M. Elyahou Yishai, ont passé en revue, lors de leur entretien du 1er novembre 2007, les relations économiques entre la France et Israël et constaté l’importante contribution du commerce et des investissements franco-israéliens à la croissance économique des deux pays.

Ils ont noté avec satisfaction les résultats du programme de coopération entre l’OSEO et l’« Office of the Chief Scientist » établi en 2004. Vingt partenariats de petites et moyennes entreprises innovantes ont déjà été cofinancés.

M. Novelli a confirmé qu’Israël est un partenaire prioritaire économique pour la France comme le témoignait la délégation de dix-huit entreprises qui l’accompagnait en Israël.

Les deux Ministres se sont accordés pour estimer que les relations économiques franco-israéliennes avaient encore un important potentiel de croissance, notamment dans le domaine de la coopération technologique et scientifique autour des nouvelles technologies et des partenariats d’entreprises.

Ils ont décidé en conséquence de trois nouvelles actions.

1- Pour continuer à développer les partenariats technologiques entre les sociétés et les organisations industrielles françaises et israéliennes, les deux ministres ont exprimé le vœu de voir convoquer au premier semestre 2008, un premier forum des principales institutions impliquées dans nos deux pays dans l’innovation et son financement.

Cette action impliquera les programmes de l’« Office of the Chief Scientist » mis en œuvre par MATIMOP (Tnufa, Incubator, Magnet etc.) , l’OSEO, l’Agence de l’Innovation Industrielle, les incubateurs, les pôles de compétitivité français et des représentants des programmes principaux des deux pays dans les secteurs des TIC, des biotechnologies, des nanotechnologies, des technologies de l’eau et de l’environnement avec la participation des sociétés de capital-risque.

M. Novelli a demandé, côté français, à la Direction générale des Entreprises et M. Yishai, côté israélien, a demandé à l’« Office of the Chief Scientist » d’établir un groupe de travail pour organiser cet événement et son suivi.

2- Un programme d’événements commerciaux et industriels dédiés sera mis en œuvre en 2008 pour encourager les missions d’entreprises françaises et israéliennes.

M. Novelli a informé M. Yishai qu’il avait demandé à l’administration française du commerce extérieur d’organiser une présence forte sur les salons/conférences Biomed et Télécom Israël et une rencontre des industriels du secteur aéronautique.

M. Yishai a informé M. Novelli qu’il avait demandé à l’administration israélienne du commerce extérieur d’organiser une délégation israélienne d’entreprises industrielles au Tremplin 2008 des Entreprises au Sénat français, une délégation à la « Journée des technologies israéliennes » à Paris et une délégation d’entreprises industrielles innovantes pour tenir des « journées technologiques » en coopération avec d’importantes entreprises françaises.

3- Les deux ministres encouragent les échanges d’information et d’expériences dans leurs domaines ministériels de compétence sur les questions liées aux PME et à la R&D industrielle.

Les ministres ont noté avec satisfaction qu’un dialogue d’affaires franco-israélien était en bonne voie, avec le soutien des organisations représentant les secteurs économiques, industriels et technologiques.

Ils se sont entendus pour tenir d’autres réunions à l’avenir pour suivre les progrès faits dans ces directions.

Voir: http://www.guysen.com/articles.php?sid=6304&titre=Herv%C3%A9-Novelli---Isra%C3%ABl-est-un-mod%C3%A8le-dans-le-secteur-de-l%E2%80%99innovation