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Regards sur les pôles
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1 décembre 2007

Croissance planifiée sur le plateau de Saclay

Façonner la Silicon Valley française. C'est l'objectif d'une lourde opération d'intérêt national (OIN) en cours d'élaboration autour du plateau de Saclay, au sud-ouest de Paris. Un territoire de 49 communes, à cheval sur l'Essonne et les Yvelines, qui court de Saint-Quentin-en-Yvelines à Massy-Palaiseau en passant par Versailles. L'objectif annoncé : créer 100 000 emplois en trente ans et accueillir 350 000 habitants de plus, dans un bassin qui en compte aujourd'hui 700 000 pour 350 000 emplois. Le président de la République, Nicolas Sarkozy, assurait, au mois de juin, que le plateau de Saclay serait "au coeur des priorités" de son mandat.

Un groupement d'intérêt public (GIP) réunissant l'Etat, les collectivités et des acteurs locaux doit être créé début 2008 pour piloter l'opération. En attendant, la mission de préfiguration de l'OIN a lancé un concours international d'idées axé sur le développement durable pour imaginer l'urbanisme de ce territoire, dont les gagnants doivent être primés le 26 novembre.

"L'intérêt de l'OIN, c'est que l'Etat est moteur et peut exercer des compétences d'urbanisme normalement dévolues aux communes", explique le directeur adjoint de la mission de préfiguration, David Bérinque. Une prise de pouvoir qui inquiète les élus locaux, après des années de décentralisation.

Depuis des décennies, l'Etat cherche à faire de ce territoire un pôle scientifique de portée mondiale : on y trouve l'Ecole polytechnique, le Commissariat à l'énergie atomique, trois pôles de compétitivité, de nombreux centres de recherche et d'enseignement, 15 000 chercheurs, 25 000 étudiants.

Mais faute d'articuler recherche et industrie, cette matière grise n'a pas entraîné de dynamique économique. "Alors qu'aux Etats-Unis, pour une telle concentration de chercheurs, il naît cent cinquante entreprises par an, ici il ne s'en crée qu'une dizaine", constatait le préfet de région, Bertrand Landrieu, lors du lancement du concours d'idées. En cause : "Une mauvaise desserte par les transports en commun, l'absence de lieux de vie et une production de logements insuffisante."

OPPOSITION DES VERTS

Au programme, donc, construire 5 000 logements par an et améliorer les liaisons internes et les connexions avec Paris et les aéroports, même si aucun investissement n'est prévu pour créer des lignes de métro ou de tramway.

Au total, cela représente des milliers d'hectares à urbaniser, sur un territoire riche en terres agricoles et en zones protégées, comme les vallées de la Bièvre et de Chevreuse. Au nom de l'environnement, de nombreuses associations s'opposent à l'opération. Les Verts leur font écho, ainsi que les communes de Vauhallan, Buc, Bièvre ou Igny.

M. Bérinque se veut rassurant : "L'urbanisation se fera par la densification et l'extension des centres existants, en privilégiant l'habitat collectif et non les lotissements pavillonnaires, avec une réflexion sur la gestion de l'eau et des énergies." La secrétaire d'Etat à l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a estimé "que ce territoire devait être le laboratoire d'expérimentation des techniques de développement durable".

L'OIN pourrait ainsi devenir le premier test grandeur nature pour la proposition de la commission Attali de construire des écopolis intégrant haute qualité environnementale et hautes technologies.

Grégoire Allix

Voir: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3238,36-982171@51-979646,0.html

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