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12 janvier 2008

Le commerce extérieur français frise les 40 milliards de déficit

CHRISTOPHE ALIX
QUOTIDIEN : jeudi 10 janvier 2008

«Plus les mois passent, plus l’on bat des records.» Ce commentaire d’un économiste résume bien la situation du commerce extérieur français dont le déficit s’est creusé au-delà des prévisions les plus pessimistes en novembre 2007. Sur le mois, il a atteint 4,792 milliards d’euros, soit 30 % de plus que le précédent record d’octobre, explosant la moyenne des treize économistes interrogés par Reuters qui l’anticipaient à 3,5 milliards d’euros. Avec au moins 40 milliards de déficit à la fin de l’année, ce cru 2007 marquera bien un nouveau record dans les annales de l’économie française, rançon de la flambée du pétrole, de l’euro fort mais surtout d’un manque de compétitivité des entreprises françaises qui assombrit encore un peu plus les perspectives de croissance en 2008.
Dégradation. Concrètement, ce très mauvais résultat s’explique à la fois par une baisse des exportations, en recul de 1,8 % sur le mois, et une envolée des importations, en hausse de 1,5 %. A la petite forme de l’aéronautique s’ajoutent les faiblesses inédites de secteurs normalement forts à l’export, comme l’automobile et la pharmacie, dont les importations sont en hausse. Pour le secrétaire d’Etat en charge du Commerce extérieur, Hervé Novelli, «la dégradation est largement liée à la hausse des prix du pétrole». Le baril de brut a déjà dépassé les 100 dollars en janvier et la tendance devrait se poursuivre. Mais pour les observateurs, cette facture énergétique ou la surévaluation, bien réelle, de l’euro dans la zone dollar n’expliquent pas tout, loin de là. «Les importations industrielles sont également en hausse et les exportations au sein de la zone euro stagnent, note Nicolas Bouzou de l’institut de conjoncture Asterès. C’est bien la preuve d’une perte de compétitivité intrinsèque de l’économie française.» Hervé Novelli le reconnaît : l’aggravation du déficit s’explique également par la persistance de «difficultés industrielles et de problèmes structurels».
Le diagnostic est connu. La France n’est pas assez spécialisée dans des industries à forte valeur ajoutée, comme les biens d’équipement, et n’exporte pas assez vers des zones à forte croissance, comme la Chine ou l’Europe de l’est. Malgré des efforts récents en faveur de l’innovation dans les PME (pôles de compétitivité, crédit impôt-recherche, etc.) et le souci de faire émerger des champions de taille moyenne au rayonnement international (les «gazelles» de Renaud Dutreil), il lui manque encore ce tissu de super-PME fortement exportatrices qui fait la force de l’Allemagne.
Ralentissement. Au vu de ces chiffres, qui s’ajoutent à la baisse de la consommation des ménages, la croissance au quatrième trimestre pourrait bien être revue à la baisse. Le gouvernement table toujours sur au moins 2 % de hausse en 2007 mais le ralentissement des exportations pourrait mettre à mal cet objectif. Les chiffres du commerce extérieur «auront un impact sur la croissance en 2007», reconnaît Hervé Novelli.

Voir: http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/302863.FR.php

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