Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Regards sur les pôles
Regards sur les pôles
Publicité
Regards sur les pôles
Visiteurs
Depuis la création 304 845
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
29 mars 2008

ANR : Pécresse veut simplifier la recherche

Vendredi dernier, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Valérie Pécresse a présenté la réforme de l’Agence nationale de la recherche. ©Tanguy Cadieu/NajaVendredi dernier, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Valérie Pécresse a présenté la réforme de l’Agence nationale de la recherche (ANR), destinée à simplifier l’accès aux financements des projets de recherche déposés par les scientifiques français. Des mesures jugées toutefois insuffisantes par certains chercheurs.

« Débureaucratisation, simplification administrative et évaluation indépendante de son action  » : telle sont les mots d’ordre de la réforme de l’Agence nationale de la recherche (ANR) présentée, vendredi dernier, par la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Valérie Pécresse, lors des « Rencontres des agences nationales de financement de la recherche » organisées par l’ANR, à Paris. Objectif annoncé : simplifier les procédures de financements des projets de recherche déposés par les scientifiques français.

Des projets à court terme

Tout d’abord, la ministre souhaite augmenter le « preciput », ce prélèvement effectué par les organismes de recherche sur les budgets décrochés par les projets ARN des équipes scientifiques et destiné à couvrir les frais de structures. Fixé à 5% à l’origine, Valérie Pécresse souhaite qu’il soit porté à 11% dès 2008, et au-delà de 15% par la suite.
Une première mesure critiquée par certains chercheurs : « augmenter le preciput est la pire des choses qui puisse arriver aux laboratoires de recherche : globalement, la communauté scientifique soutient la création de l’ANR car elle centralise les appels à projets, ce qui est critiqué c’est son fonctionnement car le type de recherche financée par l’ANR est de court terme (2 à 3 ans) et ne favorise donc pas la prise de risques puisqu’elle impose des garanties de résultat. Ensuite les pouvoirs publics concentrent leur financement sur l’ANR et baissent les moyens accordés au financement récurrent des laboratoires des institutions. Or, l’augmentation du preciput incitera davantage les institutions et les universités qui revendiquent la gestion des unités mixtes de recherche à se focaliser sur ce type de recherche à court terme » regrette Philippe Blache, directeur du Laboratoire parole et langage (CNRS-université de Provence).

Eviter la multiplication des dossiers

Deuxième mesure annoncée par la ministre : la simplification de la gestion administrative. « Nombreux sont en effet les membres de la communauté scientifique qui, tout en se déclarant favorables au financement sur projets, pointent les lourdeurs de gestion de ce système, parfois bien plus importantes que celles qui accompagnent un financement récurrent, plus prévisible, accordé directement et donc plus simple » a souligné la ministre. Ainsi, afin d’éviter la multiplication des dossiers de candidature, Valérie Pécresse propose que désormais, les projets des chercheurs français déclarés admissibles par l’Europen Research Council (ERC) soient automatiquement financés par l’ANR, si l’institut européen ne les a pas retenus au final. Aussi, la ministre demande à l’ANR que l’arrivée des financements dans les laboratoires coïncide avec le début de l’année civile. Car « en France, les financements alloués aux projets sélectionnés arrivent souvent bien trop tardivement dans les laboratoires au cours du dernier trimestre de l’année calendaire, alors que les règles de la comptabilité publique imposent qu’en fin d’année, tous les crédits budgétaires des laboratoires aient été dépensés » précise Valérie Pécresse.

Des dossiers moins lourds ?

Dès 2008, les appels à projets « Blancs » (les projets non thématiques) et « Jeune chercheurs » seront lancés au cours du mois de septembre, afin de permettre à leurs lauréats de disposer des financements en début d’année 2009. « Une décision qui va dans le bon sens, commente Philippe Blache, mais qui reste largement insuffisante. Actuellement, constituer un dossier nécessite au moins deux mois et demande une expertise. Une solution serait que l’ARN procède à une sélection à double détente : un premier dossier court, sans détail administratif ni financier serait constitué en huit jours par les chercheurs, puis, si le projet est sélectionné, un dossier plus complet serait ensuite réalisé  » propose le scientifique.

L’ANR évaluée

Enfin troisième mesure importante : Valérie Pécresse souhaite que dès cette année, l’ANR soit évaluée tout comme le sont le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). « Je souhaite ainsi la mise en place d’une double procédure d’évaluation : par ses bénéficiaires et par ses pairs » a précisé la ministre. Là encore, la proposition paraît bien insuffisante au regard de Philippe Blache qui dénonce une évaluation menée sur le fonctionnement de l’ARN et « non sur les résultats des projets sélectionnés, qui permettrait de voir vraiment les conséquences de ce type de financement  ». Depuis sa création en février 2005, par le gouvernement Dominique de Villepin, l’ANR a financé quelques 4 500 projets rassemblant plus de 12 000 équipes de recherche, publiques et privées, pour un total d’environ 2 milliards d’euros. Si une majorité de la communauté scientifique approuve sa création, elle critique son fonctionnement qui favorise les projets à très court terme. De plus, certaines associations de chercheurs dont « Sauvons la recherche » lui reproche notamment de ne pas posséder de conseil scientifique : seul le ministère de la recherche, qui en a la tutelle, fixe ses orientations stratégiques.

26 mars 2008, Anna Musso

Voir: http://www.innovationlejournal.com/spip.php?article2342

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité