L'Université d'Orléans, en pleine mutation, fait sa rentrée

Publié le 02 septembre 2008

Les étudiants vont intégrer une université en chantier, qui va accéder à une autonomie élargie en 2010, et renforcer sa coopération avec sa consoeur de Tours. Mais des suppressions de postes sont redoutées à partir de 2009.

L'heure de la rentrée a sonné à l'université d'Orléans. Les étudiants en première année font leurs premiers pas sur le campus de La Source à partir d'aujourd'hui. Des demi-journées d'information sont organisées à leur intention, pour leur permettre de découvrir les lieux et l'organisation des études (lire par ailleurs). Les cours eux-mêmes débuteront du 5 au 15 septembre, selon les filières.

L'université est en pleine mutation. Elle s'apprête à exercer des compétences élargies, conformément à la loi sur l'autonomie des universités promulguée le 11 août 2007. Elle prendra en charge, à partir du 1er janvier 2010, la gestion de son budget et de ses ressources humaines. Et elle a signé, le 7 juillet, un nouveau contrat d'établissement avec l'État, au titre de la période 2008-2011.

L'université s'est engagée, dans ce cadre, à lancer plusieurs chantiers pour renforcer sa coopération avec sa consoeur de Tours. Mais elle demeure sous la menace d'une vague de suppressions de postes dans l'enseignement supérieur, à partir de la rentrée 2009, qui pourrait compromettre ses projets.

Le chantier des formations

Le premier chantier porte sur les formations. L'université va développer les filières en alternance. Elle a entrepris de « simplifier » et de « resserrer » son offre de formation, pour la rendre plus lisible et complémentaire de celle de Tours. Elle a réduit, en particulier, le nombre de ses mentions en master. Et elle va revoir d'ici 2010 les formations doctorales, en concertation avec Tours, pour les recentrer sur les pôles d'excellence de la région. L'université, en revanche, qui a intégré l'Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) d'Orléans-Tours depuis le 1er janvier dernier, n'a pas prévu de mettre en oeuvre, pour le moment, la « mastérisation », que le gouvernement a annoncée. Une réflexion nationale va être engagée au préalable sur ce sujet. Le deuxième chantier a trait à l'accompagnement des étudiants en première année et à l'insertion professionnelle. L'université va accroître les mesures mises en oeuvre pour réduire les taux d'échec en premier semestre de licence. Elle veut aussi mettre à la disposition des étudiants des informations sur les débouchés dans chaque filière. Et elle va créer, d'ici la fin septembre, un Bureau d'aide à l'insertion professionnelle (BAIP), pour étoffer son action dans ce domaine.

Recherche : quatre pôles

Les universités d'Orléans et de Tours, qui plus est, vont engager une démarche prospective conjointe, avec les entreprises des pôles de compétitivité de la région Centre, sur l'identification des formations susceptibles de répondre à leurs besoins dans quatre ou cinq ans. Le troisième chantier concerne la recherche. Le contrat d'établissement invite l'université à restructurer ses activités autour de quatre pôles au lieu de six à l'heure actuelle.

Le quatrième chantier, enfin, est relatif au partenariat entre les universités d'Orléans et de Tours. L'État leur demande de créer, d'ici la fin 2009, ou début 2010 au plus tard, un Pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES). La coopération scientifique entre les deux établissements, notamment, pourrait prendre la forme juridique d'une fondation ou d'un établissement public. Des notions abstraites qui signifient, en clair, que les universités d'Orléans et de Tours ne peuvent plus faire le poids, sans s'unir, dans la compétition scientifique internationale entre les établissements.

Des demi-journées d'information pour les nouveaux venus sur le campus

L'université d'Orléans met de multiples ressources à la disposition des étudiants. Et elle organise trois séances d'information spécifiques, d'une demi-journée environ, pour permettre aux nouveaux bacheliers, inscrits en première année de licence, d'IUT ou d'école d'ingénieurs, de les découvrir. Ces séances commencent aujourd'hui et s'échelonneront du 2 au 12 septembre, selon les filières. Tous les nouveaux inscrits ont reçu une lettre à leur domicile, leur précisant la date, le lieu et l'heure de ces réunions.

Une première demi-journée est consacrée à la vie étudiante : un film sur l'université est présenté aux étudiants dans un amphithéâtre, puis ceux-ci sont invités à faire le tour de tous les services de l'université pour les connaître : Bibliothèque universitaire (BU), Service universitaire d'information et d'orientation (SUIO), restos-U, services du CROUS (Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires), etc.

La deuxième demi-journée est dédiée aux études. Les étudiants sont informés, dans chaque filière, de l'organisation de la formation, des modalités du contrôle des connaissances et des mesures mises en place pour les aider à réussir : enseignants référents, tuteurs, modules de projet personnel et professionnel, etc.

La troisième demi-journée porte sur l'Environnement numérique de travail (ENT). Elle comprend une heure de présentation et deux heures de travaux pratiques, pour s'initier à la palette très variée d'outils informatiques proposés aux étudiants à partir d'un portail unique : courrier électronique, accès au dossier administratif et pédagogique, cours en ligne, forums, offres de stages et d'emplois, etc.

Une moisson de nouvelles constructions

Plusieurs constructions, attendues depuis plusieurs années, voient le jour cette année sur le campus d'Orléans.
L'Institut des sciences de la terre et de l'environnement (ISTE), un bâtiment de 5.200 m2, a été réceptionné au printemps, sur le campus du CNRS, rue de la Ferollerie, en face du BRGM. Il accueille les étudiants et les chercheurs en géologie.

L'école d'ingénieurs, Polytech'Orléans, a fait l'objet d'une extension sur le site Galilée, qui pourrait ouvrir demain si la commission de sécurité donne le feu vert. L'école devrait également disposer, d'ici la Toussaint, d'un nouvel amphithéâtre.

La section de droit, d'économie et de gestion de la bibliothèque universitaire a, elle aussi, été agrandie. Et de nouvelles salles d'enseignement ont été bâties à proximité.

Le laboratoire de mathématiques est par ailleurs en cours de rénovation.

La reconstruction de l'IUT, enfin, a commencé. Une première phase sera peut-être livrée à Pâques.

Composantes

L'université regroupe quatre facultés, quatre IUT et une école d'ingénieurs, Polytech'Orléans. Elle compte aussi deux nouvelles composantes. Elle a intégré, le 1er janvier 2008, l'Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) d'Orléans-Tours. Et elle bénéficie, dans le cadre de son nouveau contrat d'établissement, de la création d'un Observatoire des sciences de l'univers en région Centre (OSUC), qui regroupe les activités de recherche en géosciences.

Sites

L'université est désormais implantée dans les six départements de la région Centre, via l'IUFM, outre les centres universitaires de Bourges et de Chartres, et l'IUT de l'Indre.

Effectifs

L'université accueillait 14.244 étudiants, hors IUFM, en 2007-2008 (soit 460 de moins qu'en 2006-2007). Elle en comptait 16.897, au 1er janvier 2008, en incluant l'IUFM (2.653 étudiants).

Elle emploie 879 enseignants-chercheurs et 573 ingénieurs, techniciens et agents administratifs, hors IUFM.

Jacques Chavanes

Voir: http://www.larep.com/temps_forts-6588.html