Pôle de compétitivité Arve : après l'audit, l'autocritique

Alors, les pôles de compétitivité, nouvelles lubies d'énarques ou réelles opportunités pour doper l'économie française ? Au niveau national, cette initiative lancée par le gouvernement ne fait plus les gros titres des journaux. Mais, pour l'instant, en Haute-Savoie, l'idée n'est pas enterrée comme un énième rapport sur la réduction des déficits de l'Hexagone.

Rappelons d'abord que le pôle de compétitivité Arve Industries a été officiellement créé en janvier 2006. Il est présidé par Eric Moleux. Désormais, il compte 237 membres, dont 208 entreprises. Parmi elles, 90 % sont des PME, représentant 25 000 emplois. Pas mal, non ?

Fidèle aux objectifs

Surtout, son équipe veut rester fidèle à ses objectifs, résumés dans la bouche de Diane Dubois, chargée de marketing : «Il faut arriver à rendre les entreprises compétitives par des projets de recherche innovants, s'appuyer sur les procédés, la qualité, l'organisation, les produits.» Donc, toujours avoir une longueur d'avance sur la concurrence.

Car, qui dit que d'ici cinq ans, ne naîtra pas une "décolletage vallée" en Chine ou ailleurs ?

Ce pôle s'axe sur la  recherche appliquée, les projets innovants, en anticipant les mutations. Bref, il faut apprendre aux industriels à travailler ensemble, en réseau. À se parler, à échanger. Car on est meilleurs groupés. Surtout à l'heure de la mondialisation.

Du coup, dans le pôle, fidèle à son image, le monde du décolletage progresse sans faire de bruit. Et le pôle, petit à petit, semble asseoir sa légitimité. En juillet, un audit lancé sur tous les pôles de compétitivité a livré son verdict. Arve Industries a été classé dans la 2ecatégorie. Entendez, le pôle haut-savoyard a répondu partiellement aux critères fixés, avec des zones d'amélioration. Depuis, le pôle ne s'est pas endormi sur ses lauriers. Avec des autocritiques à la clé. En septembre, les responsables se sont même livrés à une réflexion générale. «Nous nous sommes penchés sur ce qui fonctionnait et ce que nous devions améliorer» explique le délégué général Thierry Guillemin.Des «axes d'aménagement» sont en cours de validation. Thierry Guillemin ne souhaite pas détailler ce plan. C'est sensible. Dans les grandes lignes, il s'agit de lancer des projets innovants tout en menant à terme ce qui a été lancé. Il le concède : «Un pôle comme le nôtre, ce n'est jamais pérennisé. Il faut que nous obtenions des résultats.»

REPÈRES

LE PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ EN CHIFFRES

Créé le 23 janvier 2006, il compte 237 membres dont 208 entreprises réparties pour l'essentiel dans un triangle Sallanches-La Roche-Fillinges. Parmi les 208 entreprises, 90 % sont des PME. Le décolletage usinage forme le gros du bataillon (130 entreprises), puis les métiers connexes de la sous-traitance (53), la mécatronique (17), etc.

LES SUBVENTIONS

Elles proviennent de l'État, de la Région Rhône-Alpes, du Conseil général. Par exemple, pour 2008, le Conseil général a reconduit une enveloppe de 3,5 millions d'euros pour les projets et actions du pôle.

Voir: http://www.ledauphine.com/index.jspz?chaine=13&article=61527&xtor=RSS-13