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Regards sur les pôles
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7 mars 2010

Vitagora a les oreilles qui sifflent...

Par François Aubert

Dijon, capitale d'une région à la gastronomie mondialement réputée et traditionnellement associée aux plaisirs de la table : cela n'est ni un scoop, ni une nouveauté. Mais Dijon, capitale des relations entre alimentation et bien-être pendant deux jours, c'est déjà plus novateur. Voilà qui sera justement le cas lors du 5ème Congrès annuel Goût-nutrition-santé, organisé par le pôle de compétitivité Vitagora les 23 et 24 mars 2010 au Palais des Congrès et des Expositions de Dijon. Alors, en attendant cet évènement dans le contexte des élections régionales, voilà l'occasion de faire un bref point sur Vitagora, le pôle agroalimentaire suscitant quelques controverses parmi les candidats...

Vitagora, le"cluster" made in Bourgogne

Vitagora, à l'instar des autres pôles de compétitivité est né dans le contexte de la "nouvelle politique industrielle", lancée par le gouvernement Raffarin en 2004. Labellisé en 2005,  Vitagora est le nom du pôle de compétitivité "Goût-Nutrition-Santé" Bourgogne Franche-Comté. Il se situe au carrefour de l'agroalimentaire et des professions de la santé, secteurs puissants au sein de l'économie bourguignonne.

Sorte de "cluster à la Française", un pôle de compétitivité fédère tout un réseau d'entreprises, de chercheurs et d'établissements d'enseignement supérieur. Dans le cas de Vitagora, on trouve des acteurs aussi variés que : l'Université de Bourgogne, EDF Entreprises Grand Est, Bernard Loiseau, SEB ou les fromageries Bel... mais la liste est beaucoup plus longue puisque le pôle fédère 68 entreprises industrielles cotisant à Vitagora, allant des PME aux grands groupes internationaux, 30 adhérents hors entreprises et 10 établissements de formation et d'enseignement supérieur.

Vitagora bénéficie aussi du soutien de nombreux partenaires. Parmi eux : des institutionnels : Conseil régional de Bourgogne, Conseil régional de Franche-Comté, Conseil général de Côté d'or, Grand Dijon... sans oublier les regroupements de professionnels tels la Chambre régionale d'agriculture de Bourgogne ou Bourgogne innovation. Du côté des partenaires privés, on trouve trois établissements bancaires : le Crédit agricole, la Société générale et la Banque populaire. Le financement du pôle ? Environ 45 % des apports proviennent du secteur privé.

Une approche décomplexée, orientée "marché"

Parmi les buts de ce regroupement : bénéficier de l'effet réseau, favoriser les synergies entre les acteurs pour la recherche et le développement (R&D), entretenir un dialogue permanent entre les entreprises et les chercheurs considérés le plus souvent comme trop éloignés, selon une bonne vieille spécialité française. L'appartenance à ce pôle permet enfin à ses membres d'accroître leur visibilité à l'international, comme l'illustre d'ailleurs le congrès annuel à la fin du mois, qui constitue une belle vitrine pour le pôle.

La stratégie de Vitagora met l'accent sur l'innovation afin de mettre ensuite sur le marché des produits à la fois sains, respectueux de l'environnement, nutritifs et qui répondent au goût du consommateur : autrement dit, certes en caricaturant largement : des produits dans l'air du temps, sexy et riches en Omega 3 ! Il faut dire que l'approche privilégiée, sans complexe, se veut pragmatique : elle est tournée vers le consommateur et donc clairement orientée vers le "marché". Vitagora accompagne ses membres dans leur démarche d'innovation, de recherche et développement et jusqu'à la mise du produit sur le marché. C'est aussi ça la valeur ajoutée du pôle.

Vitagora, pour nourrir les débats de la campagne régionale

Une réussite : Viagora compte parmi les pôles leader en matière d'agroalimentaire, non seulement en France, mais aussi à l'échelle européenne. Si le pôle continue d'affermir sa position, notamment depuis deux ans, les avis divergent concernant les retombées économiques sur le territoire bourguignon. Parmi ses résultats, Vitagora se targue de 449 emplois créés ou attendus d'ici 2012, mais aussi de 12 implantations / créations / relances d'entreprises sur les territoires du pôle. Cependant, le soutien apporté par le Conseil Régional à Vitagora suscite de vives controverses... dans un contexte, il est vrai, de campagne régionale.

Interviewée récemment par dijOnscOpe, Sylvie Faye Pastor, tête de liste aux prochaines Régionales pour L'Autre Gauche en Bourgogne, s'oppose ainsi à ce  pôle de compétitivité : "Oui, nous pouvons réorienter les crédits vers les transports pour les rendre gratuits [en prélevant] notamment sur les crédits accordés aux deux pôles régionaux de compétitivité qui sont une véritable pompe à finances publiques : Vitagora et le pôle nucléaire Bourgogne." A l'inverse, François Sauvadet, actuel président du Conseil Général et tête de liste pour La Bourgogne dynamique, a fait de la défense de ce pôle un élément-clé de sa campagne pour les Régionales : "L’industrie est une chance.

L’investissement doit être prioritaire dans les métiers qui font l’emploi. Nous soutiendrons l’industrie et les pôles de compétitivité : le Pôle Nucléaire Bourguignon (PNB) et le pôle agroalimentaire Vitagora."

Bref, au-delà des images et des a priori partisans, les retombées concrètes de Vitagora sur la population bourguignonne risquent d'alimenter encore pendant quelques temps les conversations...

Voir: http://www.dijonscope.com/004269-vitagora-a-les-oreilles-qui-sifflent

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