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Regards sur les pôles
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7 avril 2011

Jean-Luc Moudenc : « Toulouse doit diversifier son économie locale »

Attractivité et diversité économique, soutien au petit commerce de proximité, zones franches urbaines… L’ancien maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc fait un bilan à mi-mandat sur les 3 ans de l’actuelle municipalité du point de vue de l’économie toulousaine.mandat, que pensez-vous de la politique de la municipalité actuelle de Pierre Cohen du point de vue de l’économie toulousaine ?

Je ferais d’abord une première remarque : Pierre Cohen ne parle pas ou peu d’économie. Il est très peu centré sur ces questions. Du coup, on a du mal à savoir quelle est sa vision, sa stratégie en la matière pour l’agglomération toulousaine ; puisque c’est à ce niveau-là que les choses se jouent. Or, on le sait, Toulouse doit conforter sa pôle position dans les secteurs qui marchent (comme dans l’aéronautique, bien sûr), et faire émerger et diversifier son économie locale.

Que bilan tirez-vous, alors ? Ma principale critique concerne l’Aerospace Campus de Montaudran. En juillet 2005, nous avions, avec nos différents partenaires, piloté ce projet et choisi une zone de 40 ha pour ce Pôle de compétitivité autour de l’aéronautique et du spatial. Et depuis 3 ans, rien ne se passe ! Or, pendant ce temps, d’autres pôles, comme celui d’Angers par exemple, ont avancé. À force de tergiversations, la Ville de Toulouse a manqué ce programme d’innovation qui aurait créé les emplois de demain.

Le projet a pourtant repris…

Oui, mais il a été retardé, saucissonné et donc sous-financé. Seule la tranche Clément Ader –soit un tiers du projet– a été effectivement relancée. Le projet en est devenu plat, peu innovant et peu ambitieux, avec un calendrier très incertain. Et pourtant, sur Toulouse, je ne compte que 4 ou 5 occasions qui permettraient de donner un signal fort vers l’extérieur en matière d’attractivité économique.

Quelles sont les autres « occasions » ?

Je pense à l’aménagement autour de la gare Matabiau et du Canceropôle par exemple, mais aussi au déménagement du Parc des Expositions. On le sait, si on ne l’agrandit pas, on passe à côté économiquement d’une redevance de plusieurs millions d’euros. D’où l’idée de l’installer à Blagnac Aeroconstellation. Le projet était sur les rails et faisait l’objet d’un consensus politique. Là aussi, ce projet a été victime de la méthode de remise à plat de Pierre Cohen. Et on a perdu deux ans…

On le voit, dans certains quartiers de Toulouse, les petits commerces de proximité disparaissent. Que peut faire la municipalité ?
Depuis deux ans et demi, la Ville ne soutient pas le petit commerce de proximité. Or, elle en a les moyens. Et de trop nombreux petits commerces ont fermé. On a, par endroit, un net recul de la diversité commerciale. Avec, par exemple, plus de banques et d’agences immobilières que de boucheries ou de boulangeries. Depuis le 27 décembre 2007, les communes disposent d’un droit de préemption sur les fonds de commerce du centre-ville et des faubourgs.

La municipalité ne va pas ouvrir elle-même des commerces, ce n’est pas son travail. Mais elle peut, avec les Chambres consulaires, étudier, quartier par quartier, l’état et le renouvellement des commerces de proximité. Par exemple, on peut savoir si tel boucher va prendre sa retraite dans deux ans, si son fils reprendra ou non l’affaire, et si c’est le dernier du quartier… Mais ce travail-là n’est pas fait, avec le résultat qu’on connaît !

Alors que la fin des ZFU est annoncée pour fin 2011, les chiffres du chômage dans les quartiers dits difficiles explosent…
Malheureusement, oui. 35 à 40 % de chômeurs. C’est même 50% chez les jeunes du Grand Mirail. En 2004, on a avait mis en place les fameuses ZFU. Les entreprises, installées dans ces zones franches urbaines, bénéficiaient d’avantages fiscaux ; en contre partie, un emploi sur trois devait être issu de ces quartiers. Les ZFU s’arrêtent fin 2011. Et après ? La mairie actuelle ne dit pas ce qu’il va se passer… On sent bien que, dès qu’on parle d’économie, il n’y a plus de volonté municipale. Je ne sais ce qu’il faut faire. Tout ce que je dis c’est qu’il faut y réfléchir, qu’il faut se bouger ! Car l’enjeu économique est la pérennisation de l’activité de ces entreprises et donc de l’emploi.

Propos recueillis par Isabelle Bonnet-Desprez

Voir: http://www.touleco.fr/Jean-Luc-Moudenc-Toulouse-doit-4130.html

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