Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Regards sur les pôles
Regards sur les pôles
Publicité
Regards sur les pôles
Visiteurs
Depuis la création 304 843
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
25 février 2012

Limoges, la porcelaine s'éclate

Publié le mercredi 22 février 2012

Troisième volet de notre enquête sur la réindustrialisation. A Limoges, la création d’un pôle de compétitivité a fait de la Mecque de la porcelaine française l’une des têtes de pont de l’industrie de la céramique en Europe. Un savoir-faire ancestral confinait la céramique aux objets décoratifs et aux arts de la table, en perte de vitesse.

Son salut réside désormais dans la médecine, l’électronique, le bâtiment et même le mobilier urbain !

Prothèses de hanche ou de genoux, implants crâniens, composants électroniques à usage spatial, roulements à billes, sanitaires auto-nettoyants, réacteurs d’avions, isolants phoniques, tuiles, briques, revêtements de surface… On n’en finirait pas d’énumérer les applications industrielles de la céramique et ses inépuisables vertus : résistance thermique, dureté, propriétés isolantes, conductrices, magnétiques…
On est loin des assiettes et autres bibelots domestiques qui firent les heures de gloire de la porcelaine de Limoges. Confrontée à la concurrence asiatique, l’increvable image d’Epinal finissait par avoir du plomb dans l’aile comme l’a prouvé un plan de 50 licenciements, en 2009, chez Bernardaud, l’un des gros bras du secteur.

Prétendre que le lancement en 2005 du « Pôle européen de la céramique » (appellation locale du pôle de compétitivité) a convaincu les industriels d’abandonner la vaisselle pour le high-tech serait inexact. Le futuriste Technopole ESTER, construit par l’Agglomération au nord de la ville, en témoigne. Depuis 2010, ESTER accueille notamment le « Centre européen de la céramique » (souvent confondu avec le Pôle homonyme) où se concentrent écoles d’ingénieur, université, laboratoires et centres techniques. Les entreprises, elles non plus, n’ont pas attendu l’Etat pour diversifier leurs productions.

Tout cela existait déjà, certes. Mais le mérite du Pôle de compétitivité est d’avoir fédéré des énergies jusque-là éparses. « La culture du secret caractérisait les relations entre les entreprises, jalouses de leurs compétences et peu soucieuses de se parler », explique Michaëlle Yankov, chargée de la communication du Pôle. Lequel rassemble aujourd’hui 77 entreprises (surtout des PME-PMI) concentrées essentiellement à Limoges mais aussi Tarbes, Vierzon et Cavaillon. Au total, 5 000 emplois dont près de 2 000 à Limoges même.

En battant le rappel des professionnels, les pouvoirs publics leur ont d’abord offert une visibilité internationale (la présence sur les salons, par exemple). Ils leur ont surtout donné accès au nerf de la guerre : le financement de projets de recherche et développement dûment labellisés. Un financement paritaire : moitié par l’Etat, l’Europe, les Régions et les collectivités locales. A charge pour les entreprises de trouver le reste. Le Pôle est là pour les y aider.

Transmission

Six ans après, le bilan n’est pas négligeable. Depuis 2005, quelque 100 projets de R & D ont ainsi reçu 168 M€ d’argent public. A la clé, des innovations bien sûr, mais aussi de l’emploi. Exactement, 326, répartis sur 17 structures nouvelles (entreprises ou centres techniques). On dira que c’est peu. « Mais c’est à peu près ce que la filière a perdu en quelques années », note Mme Yankov.

Surtout, la stratégie du Pôle est à long terme. « Il est clair que l’innovation représente aujourd’hui la planche de salut du secteur. Sans elle, un savoir-faire traditionnel risquait peu à peu de disparaître ». D’où ces actions de formation-transmission lancées au sein même des entreprises à destination des jeunes. Car la céramique a ceci de particulier que sa production répond aux mêmes process, quel que soit son champ d’application, traditionnel ou technique. Cinq axes ont donc été identifiés : les céramiques décoratives et sensorielles (en bref, les arts de la table), l’hygiène et la santé, les composants électroniques, le bâtiment et les milieux extrêmes.

« La grande originalité, c’est que la puissance publique lance elle-même des appels à projets labellisables qui permettent aux entreprises de collaborer sur une même gamme produit », résume Michaëlle Yankov. Le projet « Urbacer » en offre une illustration inédite. « L’ambition est de développer des coopérations transversales débouchant sur la création d’activités nouvelles ». C’est le cas ici. Si vous vous asseyez un jour sur un banc public en céramique, il viendra à coup sûr de Limoges. Comme le service à thé préféré de votre grand-mère. Mais c’était un autre temps…

Par Gilles Grandpierre

Voir: http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/3-6-limoges-la-porcelaine-seclate

PB VEILLE CONSULTING
L'information au service de l'entreprise
http://www.pb-veille-consulting.com

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité