Technologie / Une distinction wallonne pour trois entreprises

La pharma à l'avant-garde

DNAVISION, Iris et Aseptic Technologies, filiale de GSK Biologicals, remportent les prix de l'Innovation technologique en Wallonie.

Et si la Wallonie seguérissait par les médicaments ? Force est de constater que l'industrie pharma s'y situe à l'avant-garde et que le jury chargé de décerner les « Prix de l'innovation technologique», sous l'égide du Conseil wallon de la Politique scientifique, partage la même idée. Ce sont en effet deux entreprises du secteur qui ont raflé la mise, en catégorie « spin off» et « jeune entreprise innovante» : DNA Vision, à Gosselies, et Aseptic Technologies, à Gembloux. Notons tout de même qu'Iris, de Louvain-la-Neuve, qui se distingue parmi les entreprises de plus grande expérience, émarge à la sphère informatique.

« Notre aventure est une success story wallonne », affirme Patrick Raleriaux, administrateur d'Aseptic Technologies. « Le concept est né ici et c'est ici que se fera la production des machines qui, au rythme de 20 unités par an d'ici 2015, générera des ventes de l'ordre de 200 millions d'euros pour quelque 200 personnes employées. »

Mais de quoi s'agit-il? De fournir à l'industrie pharmaceutique des machines permettant de remplir des fioles de produits injectables en « inversant» le procédé classique: on bouche d'abord le flacon, de manière complètement aseptisée, et on le remplit ensuite du médicament stérile, dans des conditions optimalisées. « Le personnel soignant est demandeur et l'industrie l'est aussi car notre procédé est nettement moins coûteux et s'applique parfaitement aux médicaments issus de la biotechnologie », affirme Patrick Baleriaux.

L'impact du plan Marshall

Le géant GSK Biologicals a commandé un exemplaire d'une valeur de plus de 7 millions d'euros pour ses installations de Wavre et s'est réservé l'exclusivité du procédé à l'échelle mondiale pour la production de vaccins. « A vrai dire, l'idée de départ vient du patron de GSK Bio lui-même, Jean Stéphenne, complète Patrick Baleriaux. C'est lui qui a persuadé son groupe d'investir dans son industrialisation: GSK détient 84 % de notre capital, les investissements depuis notre création en juin 2002 s'élevant à 45 millions d'euros. »

Mais la coloration wallonne d'Aseptic Technologies ne s'arrête pas là. C'est avec des acteurs locaux que le procédé a été mis au point et que les machines seront fabriquées: IBA, Technord Automation et Lasea, en sus du centre de recherche de l'industrie technologique (Sirris) à Liège. Bref, le type de collaborations initiées par les pôles de compétitivité du plan Marshall, à ceci près que l'entreprise fut un peu trop en avance pour en bénéficier.

Pour la ministre régionale de la Recherche et des Technologies nouvelles, Marie-Dominique Simonet, « ce plan comporte des mesures relatives à la recherche et développement pour un montant total de 270 millions d'euros ». Dont on verra peut-être plus directement le fruit lors de la prochaine édition de ce prix, dans deux ans.

BENOÎT JULY - LE SOIR - 09.10.2007

Voir: http://wallonia.blogspot.com/2007/10/technologie-une-distinction-wallonne.html