Fillon veut préserver l'aéronautique française

Notre ambition est claire: la base de production industrielle en matière d'aéronautique doit demeurer en France et s'y développer". François Fillon, hier à Marseille où il a visité l'entreprise Bonnans qui produit des pièces pour Airbus, Dassault et Boeing, avant de se rendre chez Eurocopter à Marignane, a posé le canevas d'une politique de soutien massif.

L'ambition étant, au premier chef, de donner un coup de pouce aux PME de la filière. Lesquelles, dans le sillage des grands donneurs d'ordres, doivent faire face à la concurrence et aux aléas. L'exemple type étant le plan Power8 mis en oeuvre par Airbus pour restaurer sa compétitivité après les difficultés rencontrées par l'A380. Plan qui oblige les sous-traitants à se remettre en cause, au risque de se fragiliser. Pour éviter que la sous-traitance s'étiole ou se délocalise sous la pression, François Fillon, qui souhaite "que le tissu des sous-traitants s'épanouisse", prône tout d'abord une coopération appuyée entre les trois pôles de compétitivité que sont Pégase (Paca), AsTech (Ile-de-France) et Aerospace Valley.

Ce dernier, basé à Toulouse et déclaré d'intérêt mondial, servant de fondement "à une industrie de souveraineté". Hier à Marignane, au siège d'Eurocopter, ces trois pôles ont donc signé un protocole d'accord afin de développer des projets en commun, sous une marque commune. Pour le Premier ministre, qui a confié à La Provence "qu'il y a trop de pôles de compétitivité et qu'il devra y en avoir moins de 71, d'où un audit", la démarche a valeur d'exemple.

Quatre objectifs

Pour soutenir la filière, François Fillon a décliné quatre objectifs. Le premier consiste en un "accompagnement stratégique à la structuration de la filière". Le but étant de permettre aux entreprises d'innover, de grandir et "de fabriquer de vastes sous ensembles ". Pour cela, "200 PME pourront bénéficier d'un diagnostic stratégique" financé par l'État. Un fonds de garantie, "auquel Airbus abondera", devra faciliter l'accès à l'emprunt des entreprises de plus de 250 salariés.

D'autre part, "un fonds de capital destiné aux PME aéronautiques pour soutenir leur croissance" va être constitué. Grâce à des investisseurs financiers et aux industriels de la filière, il devrait être doté de 100 M pour ses débuts. Le second objectif a trait à l'emploi et à la formation. François Fillon évoque la conclusion d'un accord-cadre annuel entre Airbus, les sous-traitants, les collectivités et le service public de l'emploi. Troisième objectif: soutenir les sous-traitants de "rang 1", ceux qui sont les plus impliqués dans la production. Là encore, 100 millions de crédits publics vont être affectés. Enfin, François Fillon a insisté sur les efforts de l'État en faveur de la recherche. Avant de conclure: "Je suis venu défendre une industrie de pointe".

Par Jean-Luc Crozel ( jlcrozel@laprovence-presse.fr )

Voir: http://www.laprovence.fr/articles/2007/10/12/137235-UNKNOWN-Fillon-veut-preserver-l-aeronautique-francaise.php