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Regards sur les pôles
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31 octobre 2007

Tour d'horizon des bonnes pratiques pour innover

Plusieurs industriels ont détaillé leurs méthodes lors du 6e forum « Economie, recherche, innovation ».

Comment améliorer les processus d'innovation ? La question est aussi stratégique que compliquée à résoudre. Si la plupart des entreprises se veulent innovantes, elles sont moins nombreuses à pouvoir le prouver. A l'occasion du 6 e forum « Economie, recherche, innovation », organisé la semaine dernière par « Les Echos », la plupart des participants (grandes entreprises, PME, organismes publics et privés de recherche, universités, grandes écoles et cabinets de conseil) ont pourtant montré que valoriser la recherche peut passer par des idées simples.

La plupart ont ainsi mis l'accent sur le développement d'un climat favorable à la créativité. Comme ces « laboratoires d'idées », associant dès la conception d'un produit ou d'un service des spécialistes d'horizons différents : sciences humaines, économie, ergonomie, marketing... C'est par exemple le créneau des Orange Labs, qui rassemblent les laboratoires de recherche et développement d'une quinzaine de pays. « Notre objectif est de faire tomber les barrières culturelles entre les différents acteurs de l'innovation, indique Georges Penalver, directeur du marketing stratégique chez Orange. Cela permet d'accélérer le développement des produits pour qu'ils correspondent plus vite aux besoins du marché. »

Stimuler les salariés

Pour provoquer l'émergence de nouvelles idées, chacun y va de sa méthode de management. « L'un des leviers les plus simples, c'est de jouer sur l'environnement de travail », indique Thierry Coste, directeur marketing France chez Steelcase, leader mondial du mobilier de bureau. La société teste évidemment sur elle-même ses nouveaux concepts. Dans ses locaux de Strasbourg, Steelcase a ainsi récemment installé des « machines à partager ». Ces modules, constitués d'un bureau et d'un écran disposé contre le mur, permettent à trois personnes de s'installer confortablement et de visualiser ensemble un même document informatique.

Pour leur part, certaines sociétés comme 3 M et Legrand n'hésitent pas à stimuler l'esprit d'initiative de leurs équipes en leur permettant de consacrer 15 % de leur temps de travail sur des projets qui leur tiennent à coeur. « De nombreuses avancées découlent de cette culture du temps libre », assure Christian Persoon, directeur de la recherche et du développement chez 3 M France.

Autre nécessité, anticiper les besoins du consommateur, en tentant d'identifier leurs besoins encore non exprimés. Chez Orange, des centres équipés de caméras vidéo sont dédiés à l'observation d'utilisateurs mis en situation. Une façon de les éduquer à de nouveaux services et d'analyser leurs réactions en temps réel. Chez Legrand, on envisage la création prochaine d'une cellule d'anticipation.

« L'étude des usages est aussi indispensable dans un grand groupe, assure Jean-Louis Pierquin, directeur de la recherche chez ArcelorMittal. Nous avons tellement d'intermédiaires qu'il nous est très difficile de connaître l'utilisateur final. Pour améliorer nos produits, il nous faut sortir de la seule logique interne et appréhendé les besoins du consommateur, mais aussi les métiers de la chaîne de production. » De ce fait, les ingénieurs deviennent peu à peu des intégrateurs de technologies. Ce que confirme Dominique Montjean, responsable du pôle innovation en Europe chez Celerant Consulting : « La majeure partie des nouvelles idées vient de ressources externes à l'entreprise. »
Apprendre à s'associer

A l'image des pôles de compétitivité, souvent cités en exemple, la recherche en réseau, ou « open innovation », devient par conséquent un véritable enjeu stratégique. Elle permet à la fois de partager les coûts, mais aussi de réagir au plus vite aux évolutions des processus et des produits. Dans le cadre d'une « coopétition », STMicroelectronics s'est ainsi associé à Philips et à Motorola dans la réalisation de la plate-forme technologique Crolles 2, consacré aux nanotechnologies.

Des obstacles demeurent néanmoins dans le déploiement de ces partenariats, au premier rang desquels se trouve la question du partage de la propriété intellectuelle. « La gestion des projets collaboratifs s'avère complexe et nécessite une professionnalisation des méthodes de travail, insiste Sacha Lafaurie, consultant en valorisation de la recherche pour Acies. Il faut organiser la copropriété, séparer ce que l'on amène en tant que partenaire et négocier ce qui va sortir de cette collaboration. »

Autre difficulté, les impératifs de rentabilité à court terme, qui constituent souvent un frein à l'innovation. « Nous sommes tenus de faire des hypothèses de revenus pour convaincre les investisseurs, alors même que le marché n'existe pas encore, indique George Penalver. L'une des solutions, pour faire évoluer les mentalités, consiste à faire dialoguer directement chercheurs et donneurs d'ordre, ce qui n'est pas toujours apprécié par les intermédiaires. »
CÉDRIC DUVAL

Voir: http://www.lesechos.fr/info/innovation/4638192.htm

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