Pôles de compétitivité : Réconcilier chimie et environnement

En conjuguant chimie et environnement, le pôle de compétitivité Axelera se positionne au coeur d’enjeux du XXIe siècle. En quelques années, il est devenu le 4e pôle européen et le 6e mondial. Ses axes de recherches et développements veulent tourner la page d’une chimie polluante et agressive pour la planète. Une nouvelle plate-forme d’innovation dédiée aux matériaux innovants et aux procédés propres est en préparation. Une structure originale qui permettra de rassembler à l’horizon 2012 chercheurs, entrepreneurs, industriels et autres partenaires sur deux sites. Investissement : 35 millions d’euros. En Rhône-Alpes, Axelera s’est attelé depuis 2005 à une tâche ambitieuse : allier chimie et environnement. Une combinaison originale qui place aujourd’hui le pôle de compétitivité au centre des besoins modernes de l’industrie régionale mais aussi nationale et mondiale. Au menu : utiliser des matières premières renouvelables, disposer de procédés de fabrication plus propres, consommer moins d’énergie, obtenir des produits plus durables ou encore recycler les matériaux en fin de vie. Plus de 70 programmes de R&D ont déjà été lancés à hauteur de 267 M€ dont 12 programmes de pôle (pour 72 M€). À Lyon, des chercheurs et industriels travaillent, par exemple, sur les technologies du futur pour chercher le moyen de dépolluer à grande échelle les cours d’eau empoisonnés par les PCB issus de rejets industriels et urbains. Ce programme fédéré et monté par Axelera, piloté par Suez Environnement avec le soutien du Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire (MEEDDAT), doit aboutir d’ici à 2012, impliquant 35 personnes et 10,5 millions d’euros.

Une plate-forme d’innovation

Pour passer à la vitesse supérieure, Axelera prépare la création d’une nouvelle plate-forme d’innovation originale. Baptisée Axel One, la future structure rapprochera chercheurs, entrepreneurs, industriels et autres partenaires. Objectif : « faire émerger des technologies de rupture ». Sous la tutelle d’Axelera, elle « sera ouverte, moyennant contribution, à toute structure, de toute envergure, désireuse d’innover, d’apporter son savoir-faire ou de résoudre une problématique dans le domaine des nouveaux matériaux et des procédés propres ». Située à la fois sur le pôle scientifique et technologique de la Doua en région Rhône-Alpes et dans la vallée de la chimie lyonnaise, la plateforme se fondera sur des expérimentations permettant, dans un processus collaboratif, d’associer le monde académique et industriel, de valider des concepts de rupture technologique et de les tester à petite échelle. Après sélection, elle permettra de les développer pour aboutir à leur industrialisation via des pilotes et des tests de performance. La réalisation des plans et la pose de la première pierre devraient se faire en 2010 pour un lancement en 2012. Investissement : 35 millions d’euros, hors équipements.

Synergie de pôles

L’association Axelera, lancée par Arkema, le CNRS, l’IFP, Rhodia et Suez pour porter le projet de Pôle de compétitivité Chimie-Environnement Lyon Rhône-Alpes, compte aujourd’hui 170 membres (environ 2/3 d’industriels dont la moitié sont des PME et un tiers issu de la recherche et de la formation). L’action du pôle se concentre autour de douze programmes R&D, de projets d’implantations et d’équipements et de missions « Stratégie et prospective ». Son ambition : accélérer la construction d’une filière industrielle et scientifique de dimension internationale, qui conjugue chimie et environnement. Dans l’hexagone, plusieurs pôles de compétitivité sont désormais impliqués dans cet objectif : Industrie et Agro-ressources (IAR) en Picardie, Advancity en Île-de-France, Plastipolis, LUTB, Minalogic et Tenerrdis en Rhône-Alpes. Des alliances qui visent « à démultiplier les ressources du pôle au sein d’écosystèmes dédiés à la fois à la Chimie-Environnement et à d’autres filières ». Elles permettront également « le développement de nouvelles collaborations sur des thématiques communes ».

14 septembre 2009, Patrick Cros

Voir: http://www.innovationlejournal.com/spip.php?article4602