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Regards sur les pôles
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27 juin 2010

Les 100 qui comptent en Midi-Pyrénées

DOCUMENTS  A l’occasion de la sortie du notre hors-série "Les 100 qui comptent en Midi-Pyrénées", nous publions dans son intégralité l’interview de Pierre Cohen, le député-maire de Toulouse et président du Grand Toulouse. Sa vision du développement économique et industrielle de la Ville rose dépasse largement les frontières de l’agglomération.

"Nous devons développer de nouvelles filières"

Interview de Pierre Cohen, le député-maire de Toulouse et président du Grand Toulouse.

En début de mandat, vous avez souhaité prendre le temps de revoir la copie de certains grands projets de développement économique pour Toulouse et son agglomération. Pourquoi ce temps de la réflexion ?

Ce temps était celui de la mise en place d’outils pour porter des projets d’ambition métropolitaine. Nous sommes passés, très vite, en communauté urbaine, pour donner à l’agglomération toulousaine la dimension qui lui manquait, celle d’une véritable métropole, qui compte en France et en Europe. Nous sommes aujourd’hui en ordre de marche et de nombreux projets sont sur les rails.

Où en est le grand projet structurant de l’Aerospace Campus, en termes de définition du programme et de calendrier ?

L'ancien projet se limitait à une opération immobilière, sans services publics, sans réflexion sur les accès ni sur le lien avec le campus scientifique de Rangueil, tout proche, et les quartiers environnants. J’ai donc souhaité revoir la copie pour en faire un véritable projet urbain et un site d'excellence scientifique de renommée européenne. Le projet architectural sera présenté très prochainement. Les 1ers bâtiments sortiront de terre en 2013. Ce campus, qui représentera près de 3 000 emplois, a vocation à devenir le 1er centre européen de recherche et développement dans le domaine de l’aéronautique, de l’espace et des systèmes embarqués.

Seulement 100 ?

S’il est un homme que toute la région cite comme un incontournable du développement industriel et économique de Midi-Pyrénées, c’est bien Pierre Fabre. De l’officine de ses débuts (que cet octogénaire possède toujours à Castres, son fief tarnais), il a monté un véritable empire industriel de plus de 9 800 salariés dans le monde. Un parcours atypique que nous vous invitons à découvrir en pages 24 et 25.

Pierre Fabre est aussi l’une des personnalités locales à s’être battue pour la création du Cancéropôle à Toulouse,aménagé en lieu et place de l’ancienne usine AZF. À terme, 4 000 personnes devraient travailler sur ce campus dédié à la lutte contre le cancer, notamment dans le futur centre de R & D de son groupe.

Mais il est loin d’être le seul à se démener. Dans la Ville rose, et ailleurs dans la région, les projets et les réussites ne manquent pas. C’est donc avec beaucoup de plaisir que nos équipes sont allées débusquer celles et ceux qui se battent sur le terrain, pour faire avancer là l’Aerospace Campus, ici la Clinique du cancer, mais aussi pour dynamiser des structures comme l’Incubateur, les pôles de compétitivité, l’agence de développement, ou encore pour manager des entreprises dynamiques ou en mutation. En rester à 100 a été difficile.

Dans l’aéronautique et le spatial, la liste de ces acteurs est inévitablement plus longue, le poids de ces deux secteurs oblige. Les « pilotes » d’Airbus sont présents. Mais aussi tous ceux à qui le constructeur européen EADS confie les manettes d’activités qu’il externalise… Enfin, les chercheurs du public comme du privé (la première région française pour son intensité avec 4,1 % du PIB), les patrons d’universités ou de grandes écoles et les dynamiques patrons de start-up sont bien représentés. Car plusieurs de nos 100 rappellent qu’il n’y a pas « que l’aéronautique et le spatial » en Midi-Pyrénées. Nous les avons entendus.
Toulouse et le Grand Toulouse n’en font-ils pas trop pour l’aéronautique et le spatial, avec un risque de mono-industrie ?

On n’en fait jamais trop pour une industrie qui représente près de 100 000 emplois générés par les constructeurs, les grands équipementiers, les sous-traitants, les fournisseurs, les prestataires de services !
Sans compter le poids important des laboratoires de recherche, publics et privés, notamment ceux de l’ONERA, de l’université Paul Sabatier, du CNRS...

Toulouse doit maintenir son avance dans l’aéronautique et le spatial. Je pense par exemple à la création d’une plateforme destinée au développement d’applications satellitaires, rassemblant les différents acteurs du spatial en Midi-Pyrénées. Les entreprises qui voudraient y développer des applications n’auraient plus qu’à se préoccuper de leurs produits !

Nous devons donc consolider l’activité économique existante, mais aussi faire émerger de nouvelles filières, afin de renforcer la visibilité européenne et mondiale de l’agglomération, de développer son tissu d’entreprises et, bien sûr, de créer des emplois. Je pense bien sûr aux sciences du vivant avec le Cancéropôle et notre pôle de compétitivité Cancer-bio-santé. Je pense à l’agro-alimentaire avec le pôle de compétitivité Agrimip. Je pense à l’informatique, aux nano et biotechnologies… Nous avons de véritables compétences dans tout ce qui est lié à l’économie de la connaissance. Ce n’est pas un hasard si Toulouse figure en tête de tous les classements sur le dynamisme économique et l’innovation !

Le Cancéropôle joue-t-il un rôle attractif pour de nouvelles activités économiques à Toulouse ?

Le Cancéropôle représentera à terme 4 000 emplois. Il constitue effectivement une bonne base de cette politique de diversification économique de la métropole toulousaine.

Notre forte percée dans ce domaine des sciences du vivant, portée à la fois par l’Université, les chercheurs, les industriels, les collectivités territoriales et l’Etat, montre que nous sommes en train de gagner une vraie reconnaissance internationale.
Nous avons par exemple inauguré, sur le site du Cancéropôle, le centre Pierre-Potier, qui regroupe des laboratoires de recherche multidisciplinaires et des entreprises innovantes. Cette pépinière d’entreprises d’un nouveau genre montre que l’on peut décloisonner les disciplines, mêler recherche fondamentale, recherche appliquée, développement de brevets, fabrication, commercialisation, dans un même lieu. Il prouvera qu’il est possible de raccourcir les délais entre la recherche et la mise sur le marché de procédés innovants.

Quels sont les autres projets majeurs de développement économique pour le Grand Toulouse ?

Ils sont nombreux et j’aurai du mal à les citer tous ! De manière générale, nous favorisons les convergences entre acteurs publics et privés, entre disciplines scientifiques, entre recherche académique et valorisation économique.

C’est d’ailleurs un des objectifs du Plan Campus, labellisé par l’Etat, que nous soutenons activement. Nous allons fondre l’université dans la ville et rapprocher la formation, la recherche et le développement économique.

Nous voulons que l’innovation et les savoirs soient l’identité, la marque de fabrique de Toulouse. C’est l’économie de la connaissance qui générera les emplois de demain.

Mais le rayonnement de Toulouse passe aussi par l’accueil de salons, congrès, conventions de dimension internationale. Nous avons décidé de construire un nouveau parc des expositions, à proximité de l’aéroport et de la nouvelle ligne du tramway. Sa surface situera Toulouse à la 4ème place nationale. Une grande halle de convention permettra d’accueillir des événements à forte valeur ajoutée.
Nous avons par ailleurs créé une société d’économie mixte qui fédère les acteurs publics et privés du tourisme de congrès et d’expositions, pour développer ce secteur économique à part entière. Objectif : porter Toulouse dans le top 40 des destinations européennes de tourisme de congrès et d’exposition.

Une métropole forte est-elle pour vous un handicap ou un atout pour le reste de la région ? N’y a-t-il pas un risque d’accentuer les déséquilibres ?

L’ensemble de Midi-Pyrénées profite du dynamisme économique de Toulouse, des emplois qu’elle génère, de sa notoriété. Mais si Toulouse est aussi attractive, c’est aussi parce qu’elle est parfaitement intégrée dans sa région. Entre Toulouse et Midi-Pyrénées, c’est réellement en termes de cohérence et de complémentarité qu’il faut parler ! Je prendrai l’exemple du projet de future ligne de train à grande vitesse Paris-Toulouse. Nous travaillons main dans la main avec la Région et le Département, afin que l’ensemble du territoire puisse profiter pleinement de son impact en termes de dynamisme économique et de la recherche, d’attractivité culturelle, de développement du tourisme.

Propos recueillis par Marina Angel, notre correspondante en Midi-Pyrénées

Voir: http://www.usinenouvelle.com/article/les-100-qui-comptent-en-midi-pyrenees.N134101

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